Guerre en Ukraine : «Il ne peut pas y avoir de paix durable sans les Ukrainiens et sans les Européens», déclare Benjamin Haddad
L’échange téléphonique, mercredi 12 février, entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine est-il une bonne nouvelle pour la France et l’Europe ? «On s’y attendait. Le président américain s’était déjà entretenu à Paris avec Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Paris en décembre. La question qui se pose, c’est la réalité du terrain», a déclaré ce jeudi sur France Info le ministre délégué en charge de l’Europe Benjamin Haddad. «Hier encore, la Russie a escaladé dans sa guerre d’agression contre l’Ukraine (...) La question qui se pose pour nous tous c’est comment aboutir à une négociation équitable et comment garantir une paix juste et durable», a-t-il ajouté.
La Russie et les États-Unis vont commencer «immédiatement» à négocier en vue de mettre fin au conflit, a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, hier, en vantant une conversation «très productive» avec son homologue russe. De son côté, Vladimir Poutine a dit à Donald Trump vouloir trouver une «solution de long terme» au conflit ukrainien via des «pourparlers de paix», a annoncé le Kremlin, parlant d’un appel téléphonique de près d’une heure et demie. À l’issue de cet entretien, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé qu’il rencontrera son homologue russe «probablement» en Arabie saoudite, sans donner de date, et a prédit un cessez-le-feu «dans un futur pas si lointain» en Ukraine.
«La Russie ne cesse en rien son agression»
Cette nouvelle donne augure-t-elle d’un nouveau dialogue entre le locataire de l’Élysée et son homologue du Kremlin ? «[Emmanuel Macron] l’a déjà fait et n’a jamais exclu de le refaire au moment où ça pourrait être utile, a affirmé Benjamin Haddad. Mais une fois de plus, la question c’est comment mettre les Ukrainiens dans cette configuration où nous pourrions avoir après une stabilité du continent ukrainien et du flanc ouest de l’Europe.»
«Une fois de plus, je vois bien que ces conversations téléphoniques font du bruit. Mais la réalité du terrain, c’est que la Russie ne cesse en rien son agression (...) C’est là que les Européens ont vraiment un rôle central et primordial au long terme : aider les Ukrainiens à assurer des garanties de sécurité et une dissuasion durable de l’agression russe (...) Il ne peut pas y avoir de paix durable sans les Ukrainiens et sans les Européens», a-t-il ajouté.
«L’intérêt des Européens et des Américains n’est pas de donner une victoire facile à Vladimir Poutine. Quel précédent cela représenterait-il pour d’autres théâtres [de conflit] ?», a poursuivi le ministre en charge de l’Europe. Et d’ajouter : «Tout le monde aurait à y perdre.»