Un an après des Jeux triomphaux, des Mondiaux de rêve pour Léon Marchand
En 2023, aux championnats du monde de Fukuoka, Léon Marchand parvient à glaner trois médailles d’or et un record du monde du 400 m 4 nages. Un an plus tard, il régalait le public français de quatre titres aux Jeux de Paris, sans oublier la médaille de bronze de la 3e place du relais 4 × 100 m 4 nages. La semaine qui vient de s’écouler à Singapour aura elle aussi été fertile puisque, quatre jours après son tonitruant record du monde du 200 m 4 nages en 1’52”69 et trois après son titre mondial sur la même distance, le Français s’est offert une belle soirée shopping à l’OCBC Arena avec une médaille d’or du 400 m 4 nages – portant son total en carrière à sept titres mondiaux – et une en argent sur le relais 4 × 100 m 4 nages. Le tout à seulement 23 ans.
Pour faire simple, il faut remonter aux Mondiaux de Budapest en 2022, précisément le 21 juin, pour trouver trace d’une défaite de Marchand dans une grande compétition internationale. À l’époque, le Hongrois Kristof Milak avait dû améliorer son propre record du monde du 200 m papillon pour faire mettre un genou à terre au Français. Ce qui en dit long sur la domination de ce dernier, qui allait en plus prendre la plus savoureuse des revanches sur le nageur magyar à Paris lors des Jeux. À Singapour, le quadruple champion olympique a confirmé que, malgré « la tempête » - selon ses propres termes - vécue après les Jeux et la nécessité pour lui de couper davantage, il était capable de rester au sommet. Certes, avec un programme allégé, mais l’important pour lui, cette année, était de faire bien, et non de faire beaucoup.
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Passer la publicité«J’ai toujours la flamme de la natation»
Ainsi, au moment de faire le bilan de sa semaine dans la cité-État asiatique, le constat de Marchand est limpide : « Ce n’est pas parfait, car cela ne l’est jamais. Mais c’est plus que ce que j’attendais, surtout au niveau du record du monde du 200 m 4 nages. Cela démontre que j’ai toujours la flamme de la natation, que c’est ce que j’aime le plus faire. C’est une preuve, aussi, que j’ai fait les bons choix depuis les Jeux. Honnêtement, je ne suis pas sûr que j’en avais besoin, car j’en étais convaincu, mais cela fait toujours plaisir d’être sur la première marche du podium, d’entendre l’hymne national et de me remémorer ce qu’il s’était passé il y a un an. Et, enfin, cela me montre qu’il me reste beaucoup de points à améliorer d’ici les championnats d’Europe l’année prochaine à Paris (du 1er au 7 août). »
En relais, les émotions sont toujours un peu décuplées par rapport à celles en individuel
Léon Marchand
À peine un objectif atteint que, déjà, l’insatiable compétiteur voit plus loin. Même si, avant cela, il prendra le temps de l’analyse pour comprendre pourquoi, dimanche matin en séries du 400 m 4 nages, le TGV Marchand a failli dérailler avec seulement le 7e temps. Même s’il a déjà un début de réponse lorsqu’il affirme qu’il n’est pas « un nageur matinal ». En revanche, c’est un amoureux des relais, comme il l’a prouvé dans la soirée en enchaînant en moins d’une demi-heure chrono sa finale du 400 m 4 nages et celle du relais 4 × 100 4 nages, où il a assuré le deuxième passage, celui de la brasse.
« Cela a été plus difficile que je ne le pensais de récupérer en si peu de temps, confiait-il après-coup. J’avais encore les jambes en feu et même un peu envie de vomir, donc ce n’était pas dingue. Et puis, quand j’ai rejoint mes potes (Maxime Grousset, Yohann Ndoye-Brouard et Yann Le Goff) en chambre d’appel, je suis rentré dans ma course et cela allait mieux. D’autant que l’enjeu était très important. J’ai tout donné, même si j’étais un peu mort. Les émotions sont toujours un peu décuplées par rapport à celles en individuel. En plus, on fait un très bon temps (3’27”96, nouveau record de France) derrière des Russes (sous bannière neutre) qui étaient tout simplement trop forts pour nous. Aujourd’hui, en tout cas, car cette performance est excitante pour la suite. » Encore la preuve que Marchand a toujours le regard fixé vers l’avenir. Même avec le cou orné de plusieurs médailles.