«C’est un pays que j’aime, et qui est en train de sombrer dans la folie.» Lorsqu’elle évoque la Russie, son regard bleu se perd. Attentive aux détails et «grosse bosseuse», elle reconnaît à demi-mot que sa dernière enquête sur les crimes de guerre en Ukraine a été éprouvante. «Nous sommes arrivées à Izyoum moins de dix jours après le départ des forces russes de la ville. Il y avait des fosses communes, avec à peu près 400 corps enterrés au même endroit. L’air était irrespirable… Derrière la caméra, j’ai fermé les yeux. Cela ne m’était encore jamais arrivé.»
Ksenia Bolchakova est née à Moscou, en 1983. Son père travaille alors pour la Pravda, le journal officiel de l’ex-URSS. En 1986, il obtient le prestigieux poste de correspondant à Paris, et emmène sa femme et ses deux filles avec lui. «Je me rappelle notre arrivée en France, un 25 décembre. Tout le monde nous souhaitait un joyeux Noël… sauf que nous ne connaissions pas cette fête!»
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