Sepideh Farsi, réalisatrice : « le sort des civils ne compte ni pour Benyamin Netanyahou, ni pour l’Iran »
Vos racines sont en Iran où vous ne pouvez retourner depuis seize ans. Que vous disent vos proches du quotidien qui est le leur depuis le début de la guerre enclenchée par Israël ?
Les ressentis et l’impact sont différents selon l’endroit où les gens vivent et les moyens dont ils disposent. Ma mère, par exemple, ne réside pas à Téhéran mais dans le nord-est du pays. C’est une région qui a subi des bombardements, mais dans une moindre mesure. À Téhéran, les grands-parents d’une amie proche, âgés de 80 ans, ont dû se rendre dans treize guichets pour pouvoir retirer seulement 2 millions de tomans, l’équivalent de 20 euros, du fait du manque de liquidités.
Eux sont dans l’incapacité de quitter la capitale malgré les injonctions de Netanyahou. Cette politique-fiction ne correspond à aucune réalité. On ne peut demander à une population démunie de quitter comme cela son lieu de vie d’un moment à l’autre, comme c’est le cas à Gaza depuis vingt mois,...