REPORTAGE."Donald Trump, c'est le désespoir total" : aux Etats-Unis, les écolos naviguent entre inquiétude et consternation
L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), a annoncé vendredi 18 juillet la suppression de sa branche "recherche scientifique". Une annonce menant au licenciement de centaines de chimistes, biologistes, toxicologues et autres scientifiques, alors que Donald Trump a nié pendant des mois toute intention de le faire.
Une preuve de plus que l'environnement est loin d'être une priorité pour le président des États-Unis. Depuis son retour au pouvoir en novembre 2024, le président américain a supprimé plusieurs subventions destinées aux énergies renouvelables. Un retour en arrière catastrophique pour les professionnels du secteur.
Panneaux solaires, futurs "produits de luxe"
"Les affaires ont connu une croissance fulgurante ! Aujourd'hui on a 17 000 clients, 80% d'entre eux sont des familles, des propriétaires...", explique JD Elkurd, fondateur de l'entreprise de panneaux photovoltaïques "Solar Solution", installée au nord de Washington depuis 2008. Sauf que dès l'an prochain, ces familles ne pourront plus bénéficier du crédit d'impôt de 30% de l'État pour financer l'achat de panneaux solaires. "C'est une réelle inquiétude, ça va faire couler le marché et rendre le panneau solaire moins accessible et ça sera juste un produit de luxe pour les riches. Notre entreprise emploie plus de 80 salariés, malheureusement on va peut-être devoir procéder à des licenciements", affirme JD Elkurd.
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"Je me sens perdue"
Depuis son retour à la Maison Blanche, le président américain a détricoté plusieurs mesures environnementales prises par son prédécesseur et signé toute une série de décrets en faveur des énergies fossiles, de quoi faire désespérer les militants écologistes. "Je me sens un peu perdue. Je me suis engagé après l'université en 2008 lorsqu’Obama arrivait au pouvoir et il y avait beaucoup d'espoir. Alors que Donald Trump c'est l'inverse, c'est le désespoir total ! Il laisse des traces indélébiles sur son passage et il faudra des années pour s'en remettre", explique Kate DeAngelis, directrice adjointe du programme économique de l'association Friends of the Earth (Les Amis de la terre), à Washington.
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Selon elle, les activistes du climat subissent de plus en plus de pression. "Il y a eu des rumeurs comme quoi l'administration voulait classer les associations environnementales comme organisation terroriste donc on a effacé nos noms de nos sites internet par crainte que l'administration ou les soutiens de Trump puisse nous faire quelque chose."
"C'est une période très effrayante, aujourd'hui, lorsqu'on est activiste aux États-Unis."
Kate DeAngelisà franceinfo
Selon un rapport d'experts, relayé par le site spécialisé Carbon Brief, la politique actuelle de Donald Trump pourrait ajouter 7 milliards de tonnes d'émission de CO2 dans l'atmosphère, d'ici cinq ans.