Actes de sabotages sur la Côte d’Azur : un communiqué «d’anarchistes» revendique deux actions
C’était l’une des pistes étudiées de près par les enquêteurs. Ce dimanche, un communiqué de «deux bandes d’anarchistes» a été publié sur un site lié à l’ultragauche revendiquant les actes de sabotages dans le Var et les Alpes-Maritimes. S’il est trop tôt pour authentifier avec certitude ce texte, une source proche du dossier confirme au Figaro prendre cette piste «au sérieux».
«Et... Coupez !» C’est par cette expression directement empruntée au cinéma que le communiqué s’ouvre avant de revendiquer «la responsabilité de l’attaque contre des installations électriques sur la Côte d’Azur». Les auteurs, qui précisent bien les cibles choisies, à savoir «le principal poste électrique alimentant l’agglomération de Cannes», et «la ligne de 225 kV venant de Nice» avaient pour objectif, de «perturber le festival», mais aussi de «priver de courant les centres de recherche et les usines de Thales Alenia Space, ses dizaines de sous-traitants, les start-up de la French Tech qui s’imaginent à l’abri, l’aéroport et tous les autres établissements industriels, militaires et technologiques de la zone.»
«Couper le courant à ce qui nous détruit !»
Dans une succession de dénonciations, ils dénoncent le festival de Cannes qui «sert de vitrine à une République française grandiloquente, défenseuse des valeurs du Progrès sur la scène internationale, mais surtout deuxième exportatrice d’armes dans le monde. L’excellence française en la matière arme l’OTAN et sème la mort, du Yémen à Gaza, de l’Ukraine au Sahel.» Ils s’en prennent aussi à la «poubelle industrielle de notre société» qu’est le monde du cinéma qui veut faire oublier «la planète réelle, pourrie d’usines, d’autoroutes, de béton et de mines.» Cette même industrie du film qui, selon les auteurs, défend «la culture du viol». Et sans transition, ils s’en prennent «aux industries militaires-technologiques», ainsi qu’«aux discours gerbants (sic) qui veulent nous entraîner dans vos préparatifs de guerre».
«Couper le courant à ce qui nous détruit ! Le sabotage est possible», plaident les auteurs, avant de dresser une liste à la Prévert: les écrans, les autoroutes, les pylônes, la lumière artificielle, les lignes TGV, les télécommunications, les tuyaux des bulldozers, le courant à l’industrie militaire, le courant aux usines, les oléoducs et les gazoducs, les mâts de mesure des éoliennes, les lignes d’approvisionnement des armées, l’eau à l’agriculture industrielle et aux usines de l’électronique, les câbles des centrales photovoltaïques, les antennes, les barreaux des cellules de prison...
Ultragauche nantaise
Dans les faits, le Festival de Cannes a été nullement impacté par cet acte de sabotage puisque des générateurs ont pris le relais pour alimenter le courant du Palais des festivals. En revanche, les habitants de l’agglomération de Cannes, les transports en commun - pourtant plus écologiques - comme le train ont été fortement perturbés, tout comme les hôpitaux, les crématoriums...
Les auteurs, anonymes, se revendiquent comme des «anarchistes», toutefois seule l’enquête permettra d’attester avec certitude que les auteurs des sabotages étaient bien issus de ce milieu. Ce qui est certain c’est que les auteurs ont choisi un site, Indymedia, qui a déjà été hébergé plusieurs revendications d’actes de vandalisme du même type par le passé: un sabotage d’une future ligne à grande vitesse (LGV) en Ille-et-Vilaine en 2013, des dégradations contre une gendarmerie en Loire-Atlantique en 2014, une Tesla brûlées à Niort en avril dernier... Particulièrement actif lors des affrontements à la ZAD de Notre-Dames-des-Landes, ce site est directement affiliée à l’ultragauche nantaise.