«Ça ne grandit pas» : Darmanin se dit «choqué» par la pique d’Attal, qui affirme «ne plus comprendre les décisions» de Macron

«Ça ne grandit pas» : Darmanin se dit «choqué» par la pique d’Attal, qui affirme «ne plus comprendre les décisions» de Macron

Gérald Darmanin invité mardi soir de LCI. Capture d'écran / LCI

Invité mardi soir de LCI, le ministre de la Justice a étrillé le secrétaire général de Renaissance pour sa prise de distance avec Emmanuel Macron, soulignant qu’il a été «ministre, premier ministre et chef du parti du président de la République».

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L’ambiance est à couteaux tirés en macronie. Resté discret depuis quelques semaines dans les médias alors que la crise politique battait son plein, Gérald Darmanin était l’invité mardi soir de LCI. Une interview qui ne doit rien au hasard, survenant quelques jours après sa reconduction comme ministre de la Justice, et surtout quelques heures après l’annonce de sa mise en retrait officielle du parti Renaissance, ainsi que de la mise en sommeil de son microparti, Populaires, qu’il avait fondé en 2024, avec la présidentielle en ligne de mire. Une façon pour le garde des Sceaux de se plier au souhait du premier ministre, Sébastien Lecornu, d’écarter de son équipe les personnalités nourrissant des ambitions pour 2027.

Un peu plus tôt, Gérald Darmanin avait adressé une lettre à Gabriel Attal, secrétaire général du mouvement présidentiel, pour lui signifier sa décision, y fustigeant les «aventures individuelles et prématurées à l’élection présidentielle», qui «ne pourront mener qu’à l’élimination collective». Ce mardi soir, face au journaliste Darius Rochebin, il a de nouveau planté une banderille dans le dos de l’ancien premier ministre.

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La raison de son courroux ? La pique lancée la semaine dernière, après la démission du gouvernement «Lecornu I», par le chef de file des députés Renaissance, qui affirmait sur TF1 «ne plus comprendre les décisions» d’Emmanuel Macron, avec qui les relations sont exécrables depuis la dissolution ratée de 2024. «C’est une formule un peu difficile à entendre alors qu’il a été nommé ministre, premier ministre et chef du parti présidentiel, ça ne grandit pas», a étrillé le ministre de la Justice, se disant «choqué» par cette déclaration. «Je n’apprécie pas que quand on est le parti du président (sic), on critique publiquement le président», fustige encore l’élu du Tourcoing (Nord), qui rappelle, à cet égard, avoir «déjà des désaccords» avec le chef de l’État sans les exprimer devant l’opinion.

Se différencier à tout prix de Gabriel Attal

L’occasion pour Gérald Darmanin de jouer la carte de la fidélité à l’endroit d’Emmanuel Macron. L’occasion aussi d’exhorter les dirigeants du bloc central à «arrêter les jeux partisans qui fatiguent les Français». «On a l’impression que les Français sont notre décor, qu’on fait une pièce de théâtre, qu’on serait des acteurs... C’est trop important ce qu’ils vivent, l’angoisse du chômage, une usine qui ferme, les difficultés de fin de mois, les problèmes de sécurité», a-t-il tancé, comme pour se différencier à tout prix de Gabriel Attal.

À rebours de l’ex de Matignon, le garde des Sceaux revendique le choix «de se consacrer complètement à l’État» et de «fermer la porte des activités partisanes» pour «se concentrer sur l’intérêt général». Un positionnement en rupture avec celui qu’il affichait il y a encore quelques mois, lorsqu’il assurait préparer un «projet» pour la présidentielle.