Budget 2026 : la ministre des Comptes publics n'écarte pas la suppression de l'abattement fiscal des retraités
Le gouvernement poursuit sa quête de 40 milliards d'euros d'économies en vue du budget 2026, pour tenter de réduire le déficit public, qui s'est creusé à 5,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, n'a pas écarté samedi 19 avril la possibilité de supprimer l'abattement fiscal de 10% des revenus dont bénéficient les retraités, dans Le Parisien.
Interrogée sur l'éventualité d'une suppression de cet abattement, Amélie de Montchalin a déclaré que, "dans le cadre du conclave" sur les retraites, les "partenaires sociaux regardent l'ensemble des sujets", y compris "les avantages pour les retraités". "Je pense, à titre personnel, qu'on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement", a-t-elle avancé. "Ce n'est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais aussi les moyens dont vous disposez."
L'abattement fiscal pour les retraités a été introduit en 1978 dans l'objectif de les mettre à égalité avec les actifs qui bénéficient eux aussi d'une déduction fiscale automatique de 10% de leurs revenus au moment de leur déclaration, pour frais professionnels. Supprimer l'abattement sur les revenus des retraités, une option défendue notamment par le Medef, entraînerait pour certains l'augmentation de leur impôt sur le revenu et ferait que d'autres, qui sont non-imposables aujourd'hui, le deviennent.
Quelques jours plus tôt, le ministre de l'Economie avait assuré que supprimer cet abattement fiscal n'était "pas tabou". "Le sujet est sur la table, pour le moment le gouvernement pose la question", estimait Eric Lombard sur franceinfo, mercredi. "Aujourd'hui, compte tenu des mécanismes qui existent sur le système de retraites, le niveau de vie moyen des retraités est supérieur à celui des salariés ou des fonctionnaires en emploi."