"Danger" de la dette, "moment décisif" et vote de confiance... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Bayrou

François Bayrou prend les devants. Alors que le Premier ministre est sous la double menace d'une censure, d'une part dès la reprise des travaux parlementaires le 23 septembre et de l'autre d'un mouvement de colère sociale issu de l'appel à "bloquer le pays" le 10 septembre, il a tenté de reprendre la main, lundi 25 août, lors d'une conférence de presse. Droit dans ses bottes sur l'objectif de réaliser près de 44 milliards d'économies, il a annoncé engager la responsabilité de son engagement, lors d'un vote à l'Assemblée nationale prévu lundi 8 septembre. Le chef du gouvernement a une nouvelle fois pris les Français à témoin sur la gravité de la situation budgétaire du pays.

François Bayrou pointe un "moment préoccupant" et "décisif" pour la France

Debout devant un pupitre sobre, François Bayrou a développé un discours à la tonalité solennelle. Le Premier ministre a évoqué "un moment préoccupant et donc décisif de notre pays", dans un contexte international lourd et une situation budgétaire inquiétante. "Notre pays est en danger parce qu'il est au bord du surendettement", a-t-il martelé. "Nous ne nous en sortirons pas en tant qu'Etat si on fait semblant de ne pas le voir", a-t-il prévenu. "C'est un moment de trouble qui impose une clarification", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre annonce qu'il va engager la responsabilité de son gouvernement

Le chef du gouvernement a choisi de devancer les échéances. En accord avec Emmanuel Macron, il a annoncé une session extraordinaire de l'Assemblée nationale lundi 8 septembre. A cette occasion, il engagera la responsabilité de son gouvernement lors d'une déclaration de politique générale qui sera suivie d'un vote de confiance des députés. Conformément à la Constitution, s'il est mis en minorité, il devra démissionner. "Sans accord", il considérera que "l'action" est "impossible". Un risque politique qu'il assume. "Le risque, c'est la seule façon que les Français prennent conscience de la gravité de la situation", a-t-il déclaré. D'ici à cette date, François Bayrou a assuré "qu'il était prêt à recevoir les groupes politiques", précisant toutefois ne pas être "prêt à modifier la logique, la cohérence et l'efficacité de ce que nous avons proposé aux Français".

Le chef du gouvernement prévient les oppositions que "tout est amendable"

Une fois l'épreuve du 8 septembre passée, le Premier ministre a fixé le cadre de la discussion sur le budget, qui suivra durant tout l'automne, s'il n'est pas renversé. "Tout est amendable", a déclaré François Bayrou, suggérant que le débat parlementaire pouvait faire évoluer son texte tout en respectant les grands équilibres, y compris sur la suppression de deux jours fériés. Il a aussi semblé plutôt favorable à ne pas engager la procédure du 49.3, même s'il n'a pas tenu de promesse ferme. L'article 49.3 de la Constitution permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote par l'Assemblée, à condition qu'aucune motion de censure ne soit votée contre lui.