COUPS DE CŒUR
Embolo, un but libérateur
Il fallait voir l’effusion de joie sur le banc rennais et les remplaçants qui ont accouru le long de la ligne de touche. Tancé sur la pelouse parisienne, le Stade Rennais a très tardivement ouvert le score (81e), sur un face-à-face remporté par Breel Embolo devant Obed Nkambadio. L’international suisse, qui débutait sur le banc pour le troisième match consécutif, a délivré aussi bien lui-même que tout un peuple breton, à l’image du kop visiteur aux premières loges pour voir les filets trembler et réchauffer l’atmosphère.
La Bretagne, ça vous gagne
Le Roazhon Celtic Kop (RCK) s’est vite approprié la ruche de Jean-Bouin. Les ultras du Stade Rennais ont donné le ton dans l’ambiance avant même le coup d’envoi. Le tambour importé d’Ille-et-Vilaine battait dès l’échauffement des joueurs, un tifo a été déployé à leur entrée sur la pelouse, puis des torches ont embrasé le parcage visiteur plein à craquer. La Ligue de football professionnel (LFP) a beau tenir en horreur les fumigènes, on a vu des dizaines de spectateurs autour de nous photographier le spectacle visuel de cette tribune en feu. Les 90 minutes de chants et d’encouragement, auquel ont fini par répondre comme il se devait les ultras Lutecia du PFC, ont donné vie au match.
COUPS DE GRIFFE
Une première demi-heure soporifique
Heureusement que supporters rennais et parisiens faisaient du bruit, sans quoi les près de 15.000 spectateurs présents auraient fini par s’endormir en cette douceur automnale du vendredi soir. Il n’y avait quasiment rien à se mettre sous la dent après une demi-heure de jeu, la faute à des défenses vigilantes et des attaquants peu inspirés. Le PFC a été, comme souvent, bancal dans son animation offensive, s’en remettant aux exploits d’Ilan Kebbal. Sa tentative de lob spontanée aux 40 mètres a été le premier frisson de la rencontre, même si Brice Samba n’a pas franchement tremblé (23e).
Un choc des milliardaires qui ne se voit pas
La Ligue 1 aime se vendre, et l’identité des propriétaires des deux clubs était une aubaine pour présenter cette affiche sous l’angle économique. Le Paris FC de Bernard Arnault (fortune estimée à 158 milliards d’euros) recevait le Stade Rennais de François Pinault (51 milliards). Il y a de l’argent dans les poches, mais pas sur le terrain. La clémence se justifie pour le PFC, racheté il y a tout juste un an et qui redécouvre l’élite. Un peu moins pour l’entité bretonne, de plus en plus dépensière mais de moins en moins performante.