La méfiance des habitants des territoires occupés d’Ukraine vis-à-vis des négociations

Depuis le début des négociations, Tamila Tasheva reçoit inlassablement le même type de messages de la part de ses proches restés sous occupation. « À chaque déclaration de Trump  ou d’un haut responsable américain, ils m’écrivent, inquiets : "Alors, c’est fini ? On nous a abandonnés ? La Crimée ne reviendra jamais à l’Ukraine ?"» confie, à Kiev, la jeune députée. Tamila Tasheva est née à Samarkand, en Ouzbékistan, dans une famille tatare de Crimée contrainte à l’exil en 1944, comme près de 200000 autres Tatars. La moitié d’entre eux n’a pas survécu à la déportation. À l’indépendance de l’Ukraine, alors qu’elle n’a que cinq ans, sa famille rentre enfin à Simferopol. Mais en 2014, après l’annexion par la Russie, Tamila doit de nouveau fuir et fonde l’organisation en exil KrymSOS.