Mirra Andreeva, le futur du tennis féminin a déjà un visage

Le visage de Monica Seles, la science du tennis de Martina Hingis et la précocité de Maria Sharapova : voilà comment on pourrait résumer l’ovni Mirra Andreeva. Ce n’est pas Aryna Sabalenka, Iga Swiatek ou Elena Rybakina qui vous diront le contraire. La joueuse russe les a déjà toutes battues à différents moments de sa jeune carrière.

À découvrir

Pour la dernière d’entre elles, Elena Rybakina, c’est arrivé deux fois en trois semaines. D’abord le 21 février dernier en demi-finale du tournoi de Dubai. Une victoire 6-4 4-6 6-3 qui avait permis à la droitière de 1,75 m de devenir, à 17 ans et 298 jours, la plus jeune joueuse de l’histoire à se qualifier pour la finale d’un WTA 1000. Finale qu’elle a gagnée sans trembler face à la Norvégienne Clara Tausen 7-6 6-1, 21e mondiale, faisant d’elle la plus jeune joueuse à figurer dans le top 10 depuis Nicole Vaidisova en 2007.

Puis, une autre plus cinglante 6-1 6-2 mardi dernier en huitièmes de finale d’Indian Wells. Dans le désert californien, Andreeva avait ensuite pris le meilleur sur Elina Svitolina en deux sets également. Elle affrontera ce samedi la numéro 2 mondiale Iga Swiatek pour la revanche du tournoi de Dubai, toujours lui, où elle avait terrassé cette dernière 6-3 6-3.

Elle est déjà la meilleure joueuse du monde selon son ancien entraîneur

Des performances que la neuvième joueuse mondiale ne cesse de banaliser depuis son arrivée sur le circuit professionnel au début de l’année 2023. Elle avait alors 15 ans et était entraînée par les Français Jean-Christophe Faurel et Jean-René Lisnard à l’Élite Tennis Center de Cannes avec sa sœur de deux ans son aîné.

«Pour moi, Mirra Andreeva est la meilleure joueuse du monde, et de loin», estime ce dernier, interrogé par Eurosport. «Sabalenka, c’est très fort, Swiatek a du feu dans le bras. Mais tennistiquement, Andreeva, c’est encore un cran au-dessus. Cette fille, si elle ne gagne pas 10 ou 15 Grands Chelems à la fin de sa carrière, c’est qu’il aura manqué quelque chose.»

Des sautes d’humeur qui lui jouent parfois des tours

Pour l’heure, elle ne compte à son palmarès qu’un modeste WTA 250 acquis à Iasi en Roumanie en juillet 2024 et ce WTA 100 de Dubai. Techniquement, la Russe sait tout faire, à l’image d’Andy Murray, son idole absolue, à qui elle a emprunté sa maîtrise technique à contre-courant d’un tennis toujours plus axé sur la puissance physique, mais également son caractère nerveux qui lui a valu quelques mésaventures.

On se souvient notamment de cette balle lancée dans le public au troisième tour de Rolland Garros 2023 face à Coco Gauff qui avait failli provoquer sa disqualification. Elle s’était finalement inclinée à la régulière 6-7 6-1 6-1. Une première expérience porte d’Auteuil néanmoins réussie puisqu’elle avait auparavant roulé sur les qualifications sans perdre le moindre set puis glané deux victoires de plus dans le tableau principal.

L’an dernier, elle s’était hissée en demi-finale du tournoi parisien en battant Aryna Sabalenka en quarts de finale (6-7 6-4 6-4) avant de tomber face à Jasmine Paolini (6-3 6-1). Elle avait ensuite enchaîné avec une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris avec sa partenaire de double Diana Shnaider.

Elle a hâte d’avoir 18 ans

Le 29 avril prochain, la native de Krasnoïarsk en Sibérie aura 18 ans. L’âge du permis de conduire, du droit de vote et… de celui de boire de l’alcool. Une perspective qui semble l’enchanter, comme elle l’a confié dans un éclat de rire en conférence de presse après sa victoire à Dubai.

«Je vois toujours les gagnantes boire du champagne. Personnellement, je n’ai pas encore 18 ans donc je n’aurais pas ce privilège. Quand je fêterai mes 18 ans en avril et que je gagnerai un tournoi, alors vous pourrez me voir avec une coupe de champagne à la conférence de presse. En attendant, je devrais fêter ça avec du Cola Zero.»