La sociologue Eva Illouz écartée du prix Israël par le gouvernement Netanyahou

Du ministre de la Défense au ministre de l’Éducation, tous les ministres israéliens sont sur le pied de guerre. Chacun jouant sa participation. À Israël Katz le soin de poursuivre le génocide à Gaza, à Yoav Kisch celui de s’en prendre aux enseignants et aux chercheurs qui ne rentrent pas dans le rang.

Ce dernier vient ainsi de publiquement déclarer qu’il n’autoriserait pas l’attribution du prix Israël à la sociologue Eva Illouz. Il s’agit de la récompense la plus prestigieuse décernée par un comité scientifique anonyme à des personnalités israéliennes ou à des organisations ayant marqué l’année d’un point de vue artistique, culturel ou scientifique.

Soutien du Centre européen de sociologie et science politique

L’impudente universitaire a osé signer une pétition en 2021, demandant à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter pour savoir si Israël avait commis des crimes de guerre en Cisjordanie. Yoav Kisch, dans une lettre au comité du prix, évoque une « idéologie clairement anti-israélienne » de la part d’Eva Illouz et, au passage, tape sur la CPI, accusée de déposer de « fausses plaintes contre des commandants et des soldats de l’armée israélienne ».

Ironie de l’histoire, en 2021, le ministre de l’Éducation de l’époque, Yoav Gallant (devenu par la suite ministre de la Défense de Netanyahou et désormais objet d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI), avait refusé de décerner le prix au professeur de mathématiques Oded Goldreich, l’accusant de soutenir les boycotts contre Israël et dont l’engagement communiste est connu.

Le Centre européen de sociologie et science politique (CESSP) a apporté à Eva Illouz « son soutien et sa solidarité dans sa ferme résistance aux pressions d’un gouvernement illibéral qui cherche à mettre au pas les professeurs et les chercheurs ».