Fin du macronisme dans «les mois qui viennent» : la porte-parole du gouvernement ulcère le bloc central
Comme Bruno Retailleau, la LR Sophie Primas n’est pas devenue macroniste en rejoignant le banc des ministres. Issue des rangs de la droite sénatoriale, la porte-parole du gouvernement est même allée jusqu’à tourner doucement la page ouverte en 2017. «Le macronisme, probablement, trouvera une fin dans les mois qui viennent avec la fin du deuxième quinquennat du président Macron», a-t-elle prédit ce mardi matin, sur le plateau de CNews/Europe 1.
«La question, c’est comment on rebâtit la suite», a-t-elle poursuivi, deux jours après la très large victoire du ministre de l’Intérieur à la présidence LR. Quitte à s’attirer aussitôt les foudres du camp présidentiel. «Monsieur le premier ministre, il va falloir rappeler à certains ministres qu’ils sont membres d’une coalition et... nommés par le président de la République», s’est agacé Stéphane Travert, député Renaissance de la Manche. Son collègue représentant des Français du Benelux, Pieyre-Alexandre Anglade (Renaissance), a lui aussi demandé à François Bayrou de «rectifier» les propos «inacceptables» de la ministre déléguée
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«Je ne suis pas sûr qu’un parti qui a réalisé moins de 10% des voix aux six dernières élections nationales puisse se permettre de prendre de haut un président de la République élu et réélu par les Français», a tancé de son côté l’élu de Paris, David Amiel (Renaissance). «Tout a une fin. Les Républicains ne le savent que trop bien. Mais certains ont tendance à l’oublier. Fâcheux, un peu. Inélégant, beaucoup», a abondé son collègue des Côtes-d’Armor, Éric Bothorel.
La semaine dernière déjà, certains députés macronistes avaient exigé sur une boucle interne la démission de Bruno Retailleau, comme l’avait révélé Le Figaro. En cause, les propos du ministre de l’Intérieur qui s’était posé en «adversaire du “en même temps”», jugeant que «le macronisme ne survivra pas à Emmanuel Macron». Au lendemain de son sacre à la tête de LR, le nouveau patron de la droite n’a pas hésité à réaffirmer ses propos, et à confirmer qu’il ne quitterait pas le gouvernement.