Solitaire du Figaro Paprec: «Ça fait 10 ans que je rêve de gagner une étape», savoure Alexis Loison

Après 19 éditions sur la course, Alexis Loison remporte sa deuxième victoire d’étape et rêve toujours de gagner cette course de légende. La première était en lors de l’édition de 2014 à Plymouth en Angleterre. Le skipper Groupe REEL a franchi la ligne d’arrivée à 07h 55min 26sec heure française. Hugo Dhalenne a lui pris la deuxième place avec une arrivée à 8h 10minutes et 58 secondes. Charlotte Yven a suivi à 8h 16min 37 sec pour s’adjuger la troisième place.

« J’ai eu pas mal d’occasions mais là, ça s’est bien combiné jusqu’au bout. Ce n’était pas évident, j’avais une meute acharnée derrière »

Alexis Loison

Dès son arrivée aux pontons, Alexis Loison livre sa première analyse sur cette étape qui restera marquée dans l’histoire de la course : « Ça fait dix ans que je rêve de regagner une étape et que ça me passe sous le nez. J’ai eu pas mal d’occasions mais là, ça s’est bien combiné jusqu’au bout. Ce n’était pas évident, j’avais une meute acharnée derrière. Il y a tout le temps eu des revirements de situation. Un coup j’étais bien placé, un coup non, à chaque fois j’arrivais à bien me replacer et quand j’ai enfin pu prendre le lead, je me suis dit maintenant il faudra venir me chercher. Hugo est revenu très fort à la fin. Je ne sais pas comment sont les autres mais je suis mort. À la fin, nous nous sommes bien fait secouer. C’était copieux. Au passage de Portland Bill, j’étais le premier à m’aventurer là-dedans et j’entendais les autres concurrents prévenir à la VHF que c’était vraiment chaud. Je suis hyper content de la façon dont j’ai géré cette étape. Elle était très belle celle-là. Nous n’avions jamais de temps de répit. À chaque fois que j’allais m’allonger il y avait toujours quelque chose qui se passait. Tom Goron, je m’entraîne avec lui, je sais de quoi il est capable. Arthur Meurisse est très bon aussi. Au bout d’une journée, de deux journées, il n’explosait jamais. Je me demandais vraiment quand est-ce qu’il allait lâcher. Dans ce circuit Figaro, les jeunes n’attendent pas avant d’être bons. C’est pour ça qu’il y a de la bagarre tout le temps. C’est pour ça que je suis toujours ici. »

« C’est un sacré client, Alexis Loison, il fait partie des meubles, donc on l’attendait sa victoire »

Hugo Dhalenne
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Deuxième de cette première étape, Hugo Dhalenne décrypte cette arrivée à Roscoff : « Ça fait bien plaisir, c’était l’objectif de La Solitaire : faire un podium, et c’est coché dès la première étape ! Il va falloir trouver un nouvel objectif maintenant ! On a eu plein de conditions différentes : du vent, puis pas de vent, on s’est fait défoncer, puis une petite dernière nuit tranquille avant d’arriver ici. Et le petit coup de main avec le courant de Roscoff, ça passe ! On va dire merci à Dominic Vittet pour le petit roadbook sur les courants de Roscoff. On est une équipe (avec Charlotte), les deux sont sur le podium, c’est le principal. Je n’ai pas tout le temps suivi ce que je devais faire, mais sur la fin j’ai bien appliqué les consignes. C’est un sacré client, Alexis Loison, il fait partie des meubles, donc on l’attendait sa victoire ! »

En troisième position, Charlotte Yven se fait doubler sur le fil par son coéquipier d’écurie, Macif mais est très satisfaite de cette incroyable étape : « Je suis hyper contente d’arriver sur le podium. Je crois qu’on avait tous les 3 une revanche à prendre avec Roscoff. Ça fait super plaisir d’arriver à la maison, de voir tout ce monde-là sur le ponton, d’arriver 3e après une belle étape bien crantée. C’était vraiment génial, je suis trop contente, merci pour l’accueil incroyable. J’ai réussi à dormir un peu sur le bord qui revenait d’Angleterre, j’ai trouvé le bon réglage. Et heureusement parce que le reste de la course était assez intense, j’ai l’impression qu’il y a eu quatre courses en une. Même s’il ne faut pas trop y penser pendant la course, à un moment je me suis dit que ça pouvait peut-être le faire de croiser devant après on sait - et encore plus à Roscoff - que tant que la ligne n’est pas franchie, tout peut arriver mais j’avais la niaque jusqu’au bout. Heureusement que c’est Hugo qui m’a doublé sur la ligne, c’est vrai que le dernier nuage avec le grain, je n’étais pas du bon côté, ça aurait pu être plus dramatique que ça ! Très contente qu’on soit tous les deux sur le podium, ça met bien en jambes pour la suite, ça annonce une belle édition. »

Prochaine étape direction Vigo

Au fil de la matinée, les arrivées se sont succédé et l’heure est désormais au repos et à la remise en état des monotypes qui ont bien souffert lors de ces 638 milles de course.

Cette course calculée en temps réel va récompenser le marin qui aura, lors des trois étapes, parcouru l’ensemble du parcours en moins de temps possible. Sur cette première étape, Alexis Loison dispose de 15 minutes d’avance sur son concurrent direct, Hugo Dhalenne.

Cette première étape avait été raccourcie peu avant le départ en raison d’une météo défavorable. Prévu initialement pour aller enrouler le Fastnet au large de l’Irlande, le tracé est finalement resté en Manche. Il s’agit de la deuxième victoire d’étape pour Alexis Loison en 19 participations. La première ayant eu lieu à Newport en Angleterre en 2014.

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Les navigateurs ont encore deux étapes à parcourir jusqu’au 25 septembre. La prochaine étape s’élancera dimanche de la baie de Morlaix en direction de Vigo, en Espagne, pour un périple de 565 milles (1.046 km) à travers le golfe de Gascogne. Chacun des 35 concurrents embarque sur un bateau identique, le Figaro Bénéteau 3, un monocoque équipé de foils.