Bac : une épreuve de mathématiques en fin de Première dès juin 2026

Nommée – à la surprise générale – ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Barnier le 21 septembre dernier, Anne Genetet s’était jusqu’ici faite plutôt discrète, n’annonçant que très peu de nouveautés. Une période qui a soudainement pris fin en ce début de semaine, avec un «brief» aux journalistes organisé à la hâte lundi 11 novembre en fin de journée, une interview accordée à l’AFP et un passage chez Apolline de Malherbe (RMC-BFM) ce mardi 12 novembre en début de matinée, puis un déplacement au collège Pierre-de-Ronsard à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) dans la foulée.

De la maternelle au lycée, ces annonces – rassemblées sous la bannière de «l’acte 2 du choc des savoirs», un an après «l’acte 1» de Gabriel Attal, alors locataire de la Rue de Grenelle, aujourd’hui député et président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale - sont nombreuses. Le Figaro fait le point.

Primaire

Les nouveaux programmes de mathématiques et français de la maternelle à la Sixième entreront en vigueur à la rentrée de septembre 2025. Ces programmes ont déjà été publiés s’agissant des cycles 1 (PS, MS, GS) et 2 (CP, CE1, CE2) ; ceux du cycle 3 (CM1, CM2 et Sixième) le seront début 2025. Ce qui permettra aux enseignants, selon le ministère, « de se former aux nouveautés de ces programmes avant la rentrée ».

À la rentrée 2025 sera également mise en place la labellisation des manuels de français et de mathématiques en CP et en CE1. « Le choix des manuels restera à la main des professeurs », ce qui « garantit leur liberté pédagogique », assure la Rue de Grenelle. En réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+) et dans les communes rurales, l’État financera ces manuels, ce qui représente une dépense de 9 millions d’euros en 2025. «Il s’agit d’un arbitrage budgétaire de la ministre pour l’égalité des chances», insiste le ministère.

Collège

La plupart des annonces de ce mardi concernent le collège. À la rentrée 2025 entreront en vigueur les nouveaux programmes de langues vivantes. Un an plus tard, ce sera le tour de «l’ensemble des programmes des autres matières de la Sixième à la Troisième dans le cadre de la refonte du socle commun de compétences».

Les «groupes de besoins» en français et en mathématiques – nouveau nom des «groupes de niveau» qui avaient suscité une levée de boucliers – seront maintenus l’année prochaine en Sixième et en Cinquième. Sur ce sujet, l’Inspection générale du Sport, de l’Éducation et de la Recherche (IGESR) et la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) mènent une évaluation «afin d’identifier les pratiques pédagogiques et organisationnelles les plus efficaces» de ces groupes. 

À la rentrée 2025, les groupes de besoins seront «étendus» en Quatrième et Troisième à raison d’une heure par semaine, en alternance entre les mathématiques et le français. En plus de ces groupes de besoins, les élèves de Quatrième et Troisième «bénéficieront du doublement d’heures d’aide aux devoirs et du doublement des stages de réussite proposés pendant les vacances scolaires», ajoute la Rue de Grenelle. L’objectif de toutes ces mesures est de «tirer l’ensemble des collégiens vers la réussite au brevet», indique-t-on.

Afin de «garantir sa valeur de diplôme national», ce brevet va d’ailleurs être «profondément réformé» par étapes. À la session 2025, deux changements sont attendus : d’abord, les notes d’histoire-géographie et d’éducation morale et civique (EMC) seront présentées séparément pour «valoriser l’EMC» ; ensuite, une mention «Très Bien avec les félicitations du jury» sera créée pour les élèves qui obtiendront 18/20 ou plus.

En 2026, l’équilibre entre le contrôle continu – qui sera désormais fondé sur la moyenne des notes obtenues en Troisième – et les examens terminaux sera revu. Le contrôle continu comptera pour 40%, contre 60% pour les examens terminaux. À l’heure actuelle, chaque modalité pèse pour 50% de la note finale.

Enfin, en 2027, l’obtention du brevet deviendra obligatoire pour entrer directement en Seconde. Ceux qui échoueront pourront entrer en première année de CAP ou rejoindre une classe «prépa Seconde». 1300 élèves sont actuellement scolarisés dans une classe de ce type. Le ministère, qui a confié une mission d’évaluation de ce dispositif à l’IGESR et à la DEPP, estime qu’une dizaine de classes par département devraient être créées lorsque la réforme entrera en vigueur.

Lycée

Alors que la réforme du lycée professionnel se poursuit, le lycée général et technologique connaîtra lui aussi une évolution avec la création, à compter de juin 2026, d’une épreuve anticipée de mathématiques pour tous les élèves de Première. Concrètement, les élèves qui suivent le tronc commun d’une heure et demie d’enseignement mathématique passeront une épreuve en juin de leur année de Première. Ceux qui suivent la spécialité mathématiques passeront quant à eux une épreuve adaptée au programme de cette spécialité en fin de Première, puis une deuxième épreuve en fin de Terminale. Le coefficient affecté à la nouvelle épreuve anticipée sera défini «l’an prochain».

Climat scolaire

Face à un climat scolaire actuel qu’il qualifie de «dégradé, avec parfois des violences graves qui peuvent nuire aux apprentissages», le ministère de l’Éducation nationale a décidé de lancer le recrutement de 150 conseillers principaux d’éducation (CPE) et 600 assistants d’éducation (AED) à partir du mois de janvier 2025, «afin de renforcer les équipes de vie scolaire dans les collèges et lycées les plus difficiles». «Nous allons augmenter les postes au concours de CPE et poursuivre le recrutement de contractuels, comme cela se fait déjà», précise la Rue de Grenelle.