À l’occasion de ses 270 ans, la manufacture suisse Vacheron Constantin a dévoilé ce matin à Paris un hommage horloger au génie humain, digne des créations mécaniques d’un Leonard de Vinci : une horloge astronomique baptisée La Quête du Temps, un chef-d’œuvre fruit de sept ans de travail combinant instrument de mesure du temps, traditions de la Haute Horlogerie, artisanat d’art et cinétique de l’automate. Mise en scène du 17 septembre au 12 novembre 2025 au sein du Musée du Louvre dans le cadre de l’exposition « Mécaniques d’Art », elle rejoindra par la suite les collections de la marque.
La maison fondée au XVIIIe siècle, celui des Lumières, des sciences et des philosophes humanistes, a créé ici un automate humain qui non seulement indique l’heure mais invite aussi à admirer les mystères du cosmos et les phénomènes astronomiques. « Depuis les premiers automates connus, de la Grèce antique et de l’empire Perse à nos jours, il n’y a aucune trace d’automates intégrés dans une horloge servant à la mesure du temps, explique Christian Selmoni, directeur du style et du patrimoine de la manufacture. Tous ces automates ont été conçus comme des dispositifs autonomes ou des animations complémentaires. La maison s’est donc penchée sur la question pour finalement décider de réaliser un automate qui indiquerait les heures et les minutes. »
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Cette horloge monumentale mesurant plus d’un mètre de haut est constituée de trois sections : le dôme, l’horloge astronomique et le socle. Au total, son mécanisme ayant fait l’objet de 15 demandes de brevets est composé de 6293 composants, dont une horloge à 23 complications qui commande l’automate lui-même. Il aura fallu réunir les savoir-faire de plusieurs équipes pour concevoir les aspects tant techniques qu’esthétiques de la pièce, et en développer les complications horlogères : la manufacture a conçu l’automate avec François Junod, reconnu comme le plus grand créateur d’automates au monde. Le mécanisme de l’horloge et son habillage ont été créés en collaboration avec L’Épée 1839, tandis que des artisans d’art ont consacré leur talent à son ornementation. Enfin, la manufacture a fait appel aux astronomes de l’Observatoire de Genève pour enrichir et valider la narration céleste.
Des mélodies signées Woodkid
Pour que l’automate de cette horloge, pensé comme un « astronome humaniste », puisse indiquer l’heure, il a fallu mettre au point une « mémoire» mécanique permettant de transmettre les heures et les minutes de l’horloge à l’automate. Leur chorégraphie est orchestrée par un dispositif musical, également mécanique, jouant trois mélodies. Il peut être activé à la demande ou programmé 24 heures à l’avance. Les mélodies qui l’accompagnent ont par ailleurs été spécialement composées par Woodkid, musicien et directeur artistique avec qui Vacheron Constantin collabore depuis plusieurs années. Le corps de cet automate est gravé des constellations en taille-douce, reflétant ce que l’astronome voit.
Cet automate astronome semble trôner sous les étoiles, sous un dôme de verre de 40 cm de diamètre décoré d’une voûte céleste et d’un Soleil doré. Une Lune rétrograde en trois dimensions repose sur un plan semi-circulaire devant lui avec le jour et la nuit représentés à ses pieds. De part et d’autre de l’automate, comme flottant dans l’espace, des échelles courbes indiquent de manière aléatoire les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes, par intervalles de cinq minutes. Le dôme en verre de cette Quête du temps est orné d’une représentation de la voûte céleste de l’hémisphère nord avec les constellations du Lion, du Taureau, des Gémeaux, de la Vierge et de la Balance, soit les constellations du zodiaque situées sur l’écliptique (plan de l’orbite terrestre autour du Soleil). Des constellations positionnées telles qu’elles apparaissaient dans le ciel de Genève le 17 septembre 1755, date de la fondation de la manufacture suisse. Vacheron Constantin a également choisi de représenter Orion, la Grande Ourse et la Petite Ourse, les premières constellations reconnues par les enfants.
Bien que l’automate soit au cœur de cette création d’exception, elle intègre également un second automate, plus discret, à son mécanisme horloger : la Lune rétrograde en 3D, soit un indicateur des phases de Lune de précision qui fonctionne sur un cycle de 29,5 jours sans correction nécessaire pendant 110 ans. Construit en deux parties, avec son propre mécanisme et son propre barillet dissimulé à l’intérieur de la sphère creuse, cet automate, relié à l’Astronome et à l’horloge, constitue une toute nouvelle complication horlogère, faisant l’objet de sept brevets.
La section centrale de La Quête du Temps est quant à elle constituée par l’horloge astronomique, avec ses complications emblématiques portées sur deux cadrans. Au recto, on retrouve affichage circulaire 24 heures, réserve de marche, indicateur de l’année bissextile du calendrier perpétuel, date rétrograde, tourbillon… Le cadran au verso de l’horloge représente la voûte céleste de l’hémisphère nord. Il reproduit par rotation et en temps réel le mouvement des constellations selon la durée d’un jour sidéral. Sur le pourtour, dans une série de cercles concentriques, se lisent les mois affichés par chiffres, les saisons et équinoxes sur un second anneau et les signes du zodiaque sur l’anneau extérieur.
Enfin, sous l’horloge, un socle à deux niveaux représente le système solaire sur fond de lapis-lazuli. Les planètes y sont représentées par des cabochons de pierres dures et leurs noms sont indiqués par des incrustations de nacre. Ici, la Terre figure sous la forme d’une azurite évoquant la « planète bleue » ; Mars est représenté par un jaspe rouge ; Jupiter par une agate crazy lace, rappelant l’atmosphère nuageuse de cette planète ; Mercure par une obsidienne argentée, de la même couleur que cette planète. En dessous, la base octogonale de la structure abrite le mécanisme qui actionne l’automate et génère la musique accompagnant son animation. Habillée de cristal de roche, lapis-lazuli et quartzite, elle est décorée d’un motif géométrique passant du soleil à l’avant et finissant par une lune à l’arrière.
Dans le cadre du partenariat entre Vacheron Constantin et le Louvre, La Quête du Temps sera la pièce maîtresse de l’exposition « Mécaniques d’Art », présentée au sein du musée parisien, du 17 septembre au 12 novembre 2025. À ses côtés, d’autres œuvres balaient la passion séculaire des hommes pour les mécanismes complexes et le temps qui passe : grands automates cordouans, horloges à eau égyptiennes, horloge de carrosse gravée des armoiries du cardinal Richelieu, horloge de table en forme de crâne…
Ce chef-d’œuvre horloger aura également inspiré une montre-bracelet Métiers d’Art. une édition double face limitée à 20 pièces. Cette montre Métiers d’Art Hommage à la Quête du Temps présentera elle aussi une silhouette humaine dont les bras indiquent l’heure grâce à un affichage double rétrograde. Le personnage se détache sur un fond représentant les constellations vues de Genève le jour de la fondation de la Maison en 1755. Il est complété par un double indicateur de réserve de marche rétrograde et une phase de Lune de précision en 3D, avec l’âge de la lune. Le cadran inversé présente quant à lui une carte du ciel suivant les constellations en temps réel et affichant le jour sidéral.