Victoire de l'opposition aux municipales en Turquie : "Le début de la fin pour Erdogan ?"

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À la une de la presse, la victoire de l’opposition aux élections municipales en Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan a reconnu, dimanche soir, la défaite de son parti, l’AKP.

"Explosion du vote contestataire", concède ce lundi matin le journal officiel Türkiye, qui fait état de la victoire du principal parti d’opposition. Le CHP, social-démocrate, devance l’AKP de près de deux points, conserve ses fiefs d’Istanbul et d’Ankara, mais rafle aussi de nouvelles municipalités, comme Bursa, dans le nord-ouest et acquise à l’AKP depuis 2004. Cumhuriyet, le principal journal d’opposition, évoque un vent du "renouveau" soufflant sur la Turquie et présente ces résultats comme un "carton rouge" adressé au gouvernement, sanctionné pour sa responsabilité dans "la grave crise économique" actuelle. Cumhuriyet estime que la victoire d’Ekrem İmamoğlu à Istanbul et celle de Mansur Yavaş à Ankara peuvent être interprétées "comme des signe avant-coureurs des changements à venir sur la scène politique turque d’ici la présidentielle" de 2028.

Une analyse semblable à celle de la presse étrangère. Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui parle de "débâcle électorale" pour Recep Tayip Erdogan, confirme que ces résultats, "étonnamment clairs", pourraient augurer d’un "bouleversement politique" en Turquie, où les électeurs ont exprimé leur "grand mécontentement face à une inflation élevée", tournant autour de 67 %, et où le salaire minimum "ne suffit même plus à nourrir correctement une famille, encore moins à payer le loyer et l’habillement". "Le coup dur porté par les grandes villes à Erdogan": The Financial Times, quotidien britannique, annonce "une défaite retentissante" pour le président turc, victime d’un "revirement radical" depuis la présidentielle de l’année dernière, marquée par la nette victoire de Recep Tayyip Erdogan, malgré l’alliance, à l’époque, des six principaux partis d’opposition.

Dans la presse, également, la fin, ce lundi, en Israël de l’exemption des Juifs ultra-orthodoxes du service militaire. Cette question très sensible de l’exemption de service militaire des "haredim", les étudiants fréquentant les écoles religieuses, les "yeshivot", est débattue en Israël depuis des années et s’est trouvée renforcée depuis la guerre à Gaza, au point de devenir un casse-tête pour le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Celui-ci compte deux formations ultra-orthodoxes dans sa coalition, mais d’après Haaretz, ces dernières ont fait savoir qu’elles ne feront pas de la fin de l’exemption du service militaire pour les haredim un "casus belli", un motif pour faire tomber son gouvernement. Le Jerusalem Post n’exclut pas que le Premier ministre soit capable de trouver un compromis susceptible d’obtenir "le soutien d’une majorité à la Knesset", solution qui permettrait à "la situation existante de se maintenir sous une forme ou une autre, pendant au moins encore quelques années", selon le journal. Pour le Yediot Aharonot, ce compromis pourrait rejoindre la récente proposition du chef du commandement central de l'armée israélienne, le général Yehuda Fox, qui a présenté un plan pour tenter de résoudre "la crise croissante des effectifs militaires et recruter les ultra-orhodoxes", en les affectant à la protection des colonies en Cisjordanie, sans les incorporer à l’armée israélienne.

Le service militaire, dont il est aussi question dans le décret signé Vladimir Poutine, qui a été publié hier. Courrier International fait état d’un appel à la conscription de quelque 150 000 Russes de 18 à 30 ans d’ici le 15 juillet. Officiellement, il n’est pas question de combattre en Ukraine, mais selon plusieurs médias britanniques cités par le magazine,  dont le journal The Independent, ce nouvel appel montrerait une volonté du Kremlin de "renforcer les forces russes sur le front de la guerre en Ukraine et de réaliser de nouvelles avancées", à un moment où les pertes russes "semblent s’être envolées", selon le journal allemand Merkur Münchner, qui affirme que Moscou aurait perdu 3 000 soldats pour chaque avancée de 2,5 kilomètres dans la région d’Avdiïvka, perdue par l’Ukraine le 17 février. Côté ukrainien, le journal El Pais rapporte que des dizaines d'unités militaires misent actuellement sur des campagnes publicitaires dans les rues et sur les réseaux sociaux, pour tenter de convaincre les Ukrainiens de s'enrôler, sans attendre d'y être contraints par la loi. D’après le quotidien espagnol, l’armée ukrainienne aurait besoin "de toute urgence" de 500 000 nouveaux soldats, selon l’estimation faite au mois de janvier par l'ancien commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valerii Zaluzhni.

Avant de vous dire à tout demain, je vous propose de jeter un cil à La Repubblica. Le journal italien raconte qu’un récent inventaire d'Air Force One, l’avion des présidents des États-Unis, et donc actuellement de Joe Biden, a révélé que plusieurs objets avaient disparu de la partie de l’avion réservée à la presse : des taies d'oreiller, des verres et de jolies assiettes à bordure dorée. Ce qui a obligé l'Association des correspondants de la Maison Blanche, à envoyer un mail pour rappeler aux journalistes qu’il est interdit d’emporter les objets appartenant à l'avion présidentiel, même si ça fait des souvenirs rigolos. Pas très chic.

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