Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 5 décembre

La guerre a atteint son 60e jour. L'armée israélienne a étendu mardi 5 décembre son offensive contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza où elle a mené des frappes meurtrières. En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a juré d'"anéantir" l'organisation islamiste, et son armée mène des bombardements intenses et dévastateurs sur le territoire palestinien assiégé, parallèlement à une vaste opération terrestre lancée le 27 octobre. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.

L'armée israélienne bombarde le sud de la bande de Gaza

L'armée israélienne a dit être aux prises avec le Hamas dans Khan Younès. L'infanterie est notamment entrée dans la grande ville et y a mené d'intenses combats au sol. Nous sommes au cœur de Jabaliya, au cœur de Choujaïya [deux localités du nord de Gaza] et désormais aussi au cœur de Khan Younès", a affirmé le général israélien Yaron Finkelman, estimant qu'il s'agit du "jour le plus intense depuis le début de l'offensive terrestre" israélienne. Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'hôpital Nasser de Khan Younès, submergé par l'afflux de blessés et à court de personnel et de fournitures, abrite plus de 1 000 patients et 17 000 déplacés.

L'OMS a vidé deux entrepôts à Khan Younès. 

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré avoir presque entièrement déplacé son matériel médical situé dans deux entrepôts à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, assurant qu'Israël lui avait conseillée d'agir ainsi. L'armée israélienne a nié avoir effectué cette demande. "Lorsqu'une armée vous demande, ou vous recommande quelque chose (…) il est évident que vous vous y conformez", a toutefois déclaré Richard Peeperkorn, responsable local de l'OMS, insistant sur le fait qu'"il n'y avait pas d'autre choix".

Israël annonce que 82 soldats ont été tués à Gaza

Quatre-vingt-deux militaires israéliens ont péri depuis le début de l'offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza, a annoncé le bureau de communications de l'armée israélienne. Le ministère de la Santé du Hamas a de son côté affirmé que 16 248 personnes étaient mortes, à plus de 70% des femmes et enfants et adolescents, dans les bombardements israéliens à Gaza.

Un premier militaire libanais tué

Un soldat libanais a été tué et trois autres blessés dans un bombardement israélien contre un poste militaire dans le sud du Liban, a affirmé l'armée libanaise dans un communiqué. Il s'agit du premier mort dans ses rangs depuis le début des affrontements à la frontière entre Israël et le puissant mouvement armée libanais Hezbollah. Un agriculteur syrien a été tué dans une frappe, selon l'agence de presse ANI.

 Les Etats-Unis sanctionnent les colons israéliens accusés de violences envers des Palestiniens

Les Etats-Unis ont annoncé, l'imposition de sanctions contre des colons juifs accusés d'attaques contre des Palestiniens, pour tenter d'enrayer les violences en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a jugé ces violences "inacceptables". Il n'a pas été précisé combien de personnes seraient concernées par ces restrictions de visa, qui s'imposeront également aux proches des personnes visées.

L'ONU redoute "un scénario infernal"

"Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre", a averti la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings. La situation à Gaza est "proche de l'heure la plus sombre de l'humanité", a averti de son côté l'OMS. Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a lui affirmé que "l'anéantissement de Gaza figure désormais parmi les pires attaques de notre époque à l'encontre de populations civiles".

Des proches des otages israéliens manifestent

Aux cris de "60 jours, c'est trop !", des familles d'otages ont de nouveau réclamé mardi une mobilisation internationale pour obtenir leur libération, et rencontré le Premier ministre Benjamin Nétanyahou qui a répété œuvrer "pour le retour de tout le monde".  Une semaine de trêve entre le 24 novembre et le 1er décembre a permis la libération de 105 personnes, dont 80 Israéliens échangés contre 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Il reste 138 otages retenus à Gaza, selon le gouvernement israélien.

La France décrète le gel pour six mois des avoirs du chef du Hamas à Gaza. 

Considéré comme l'architecte des attaques terroristes du 7 octobre contre Israël, Yahya Sinouar fait partie des principaux responsables du mouvement islamiste palestinien recherchés par Israël. Le ministère de l'Economie n'a pour l'heure pas précisé le montant de ces avoirs, gelés par un décret publié au Journal officiel