Allemagne : que disent les sondages avant les élections fédérales ?

Quel avenir pour la première puissance européenne ? La question est sur toutes les lèvres, de Bruxelles à Washington en passant par Paris, à quelques jours des élections fédérales en Allemagne. Celles-ci devaient logiquement avoir lieu en septembre, mais la coalition sortante, menée par le chancelier social-démocrate (SPD), Olaf Scholz, et constituée avec les écologistes (Grünen) et les libéraux (FDP), s’est fracturée à l’automne sur les questions budgétaires et économiques. Le ministre des Finances et chef de file du FDP, Christian Lindner, a ainsi été brutalement limogé par le chancelier, entraînant la démission des deux autres ministres du parti et donc sa sortie de la coalition «feu tricolore». Mis en minorité au Bundestag, Olaf Scholz n’avait pas d’autre option que d’avancer la date des législatives, qui auront lieu ce dimanche.

Vers un score record pour l’AfD ?

Selon les dernières enquêtes d’opinion, les chrétiens-démocrates font la course en tête. L’alliage CDU-CSU, emmené par Friedrich Merz, candidat à la Chancellerie, obtiendrait environ 30% des suffrages – en léger recul depuis le début de l’année 2025. La dynamique est tout autre pour l’AfD. Le parti d’extrême droite progresse rapidement et pourrait dépasser les 20% ; il battrait alors son record datant de 2017 (12,6%). Le Parti social-démocrate (SPD) du chef du gouvernement sortant est crédité d’à peine 16% des voix. Autre membre de cette coalition, les Verts arriveraient en quatrième position avec 13%, proches de leur score historique de 2021.

L’immigration au cœur de la campagne

Dans un débat inédit, organisé dimanche soir par RTL-Allemagne, entre les représentants de ces quatre partis, le sujet de l’immigration s’est une nouvelle fois retrouvé au cœur des échanges, deux jours après l’attentat à la voiture-bélier de Munich, commis par un Afghan de 24 ans et qui a fait deux morts et 37 blessés. Le 22 janvier, un autre demandeur d’asile originaire d’Afghanistan avait poignardé une femme et un enfant dans la petite ville d’Aschaffenburg (Bavière). Alice Weidel (AfD) a ce faisant rendu le gouvernement d’Olaf Scholz responsable du fait «que des gens meurent chaque jour dans la rue»

Viennent ensuite trois plus petits partis, tous donnés autour de la barre fatidique des 5%, seuil d’entrée à la Chambre basse. À l’extrême gauche, Die Linke semble mener une meilleure campagne électorale et prendre le dessus sur l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW). Cette dernière, qui a rompu avec Die Linke afin de fonder sa propre écurie fin 2023, n’arrive pas à capitaliser sur ses bons scores aux européennes et aux régionales. Elle est récemment tombée à 4,8% dans les sondages. Enfin, les libéraux du FDP ne profitent pas de leur sortie du gouvernement. Ils luttent pour leur survie en mettant l’accent sur des baisses d’impôts.

Le Bundestag issu des élections de 2021