Agnès Verdier-Molinié: «Le gouvernement voit arriver le mur de la dette avec la remontée des taux d’intérêt»
LE FIGARO. - Pourquoi le gouvernement se devait-il d’annoncer des économies supplémentaires?
Agnès VERDIER-MOLINIÉ. - Il n’y a plus le choix. La France voit arriver le mur de la dette avec la remontée des taux d’intérêt. Quand l’argent était quasiment gratuit, Bercy dépensait de façon quasiment illimitée sans que la charge de la dette n’augmente. Il n’y avait aucune incitation à réduire la dépense. Mais aujourd’hui, nous ne pouvons pas continuer avec des niveaux de déficit comme cela. Sinon, avec les taux sur la dette, qui sont autour de 3%, et qui pourraient continuer à monter, par exemple si les agences de notation dégradaient la note de la France, la charge de la dette française pourrait s’envoler jusqu’à presque 100 milliards d’euros par an. Nous devrions alors faire des coupes sombres extrêmement violentes sur les dépenses, et beaucoup plus que 10 milliards d’euros seraient nécessaires. Il s’agit donc maintenant d’éviter des niveaux de coupes beaucoup plus importants et beaucoup plus…