Fredonnée en visio par le rocker Yvard et la chanteuse folk Eloïz, la mélodie est immédiatement identifiable. Elle porte bien la patte de Jean-Jacques Goldman : « On t’oubliera pas, on ne t’abandonnera pas. Il y aura toujours quelqu’un là pour toi....». Ces paroles, Jean-Jacques Goldman les a écrites en hommage aux blessés de guerre pour la France et à tous les soldats attaqués en mission. Même si aujourd’hui, ils ne peuvent plus servir la Nation comme avant, ils sont ni oubliés, ni mis de côté.

Se remettre à écrire et à composer, c’est la façon très personnelle de Jean-Jacques Goldman de participer à la seconde édition du concert Sentinelles d’un soir , organisé le 10 avril à la salle Pleyel à Paris par le général Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris. La soirée caritative est au profit des blessés de guerre, des familles endeuillées, des pupilles de la Nation et des victimes du terrorisme. David Hallyday y chantera L’Envie, l’un des titres préférés de son père. Accompagnée par le Big Band de l’armée de l’Air et de l’Espace, Chimène Badi lui succédera, suivie par Grégoire et Anggun. Les musiciens de l’Infanterie ont de leur côté préparé un medley électro.

L’hommage de Goldman à son image

En duo avec Eloïz et accompagné par Jacky Mascarel - fidèle pianiste de Jean-Jacques Goldman - Yvard chantera On sera là. Le célèbre auteur-compositeur-interprète retiré de la vie publique depuis de longues années ne sera pas présent pour les applaudir. La chanson On sera là est sa façon à lui de participer à l’évènement qui en ces temps de guerre a encore plus de sens. « Eric Jean-Jean qui animera la soirée voulait frapper fort , raconte Yvard. Il a alors contacté Alexis Grosbois, le bras droit officieux de Jean-Jacques Goldman.» Touché par la cause du Bleuet de France, Goldman s’est simplement demandé comment il pourrait aider. L’an dernier, Florent Pagny était revenu exprès de Patagonie pour chanter sur scène à Pleyel. Nicola Sirkis aussi avait tenu à être là. Sa prestation avec la Garde républicaine est restée dans tous les esprits.

Aux Invalides, le commandant Clément Cognon parle alors à Jean-Jacques Goldman de Dvaid Thurisaz, alias Yvard. Après plus de 200 missions à haut risque dans l’antiterrorisme, notamment en Irak, l’ancien militaire a été grièvement blessé sur lors d’une opération. La musique l’a sauvé d’un stress post-traumatique. Basé en Dordogne, il s’est reconverti avec succès dans le rock. Il est également ambassadeur pour la Fédération du Mémorial de l’Otan et ambassadeur des Bleuets de France.

Un duo qui fait sens

« Il y a un mois, après plusieurs discussions par courriel puis par téléphone et en visio, Jean-Jacques Goldman m’a demandé de le retrouver avec son frère Robert Goldman, Alexis Grobois et Jacque Veneruso dans les studios de Thierry Blanchard  à Boulogne-Billancourt dans l’Ouest parisien », raconte Yvard. « Entre-temps, Jean-Jacques Goldman avait ajouté une voix féminine dans sa chanson », précise David Baillais, directeur artistique du concert. Pour Jean-Jacques Goldman, le choix d’Eloïz est une évidence. Non seulement, elle a été militaire mais son titre Hey Bro qu’elle chantera à Pleyel est single d’or. « Je n’en reviens pas de toute cette aventure», déclare-t-elle.

Yvard remontera une dernière fois sur scène pour la chanson finale. Entouré du Brass Band de l’Infanterie, du chœur de Polytechnique, des musiciens de la Marine nationale et du Big Band de l’Air et de l’Espace, il chantera France, l’équivalent de La Marseillaise pour les militaires. « C’est une aventure complètement folle », s’enthousiasme le chanteur.