Collision aérienne à Washington : l’organisation des couloirs aériens pose un «risque intolérable» entre avions et hélicoptères

Collision aérienne à Washington : l’organisation des couloirs aériens pose un «risque intolérable» entre avions et hélicoptères

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Jennifer Homendy, présidente du National Transportation Safety Board donne un briefing sur la collision entre un hélicoptère Sikorsky UH-60L Black Hawk de l’Armée et le vol 5342 d’American Airlines, en janvier dernier. Leah Millis / REUTERS
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L'organisation des couloirs aériens autour de Washington «pose un risque intolérable pour la sécurité aérienne» et doit être modifiée, ont alerté mardi les enquêteurs américains examinant la collision aérienne de janvier qui a fait 67 morts. Le 29 janvier, une collision s'est produite entre un avion de ligne en approche finale pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan de la capitale américaine et un hélicoptère militaire qui naviguait le long d'un couloir reconnu de circulation, ne laissant aucun survivant.

En publiant un rapport d'enquête préliminaire mardi, Jennifer Homendy, directrice de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a recommandé d'interdire aux hélicoptères d'utiliser ce couloir aérien quand des avions utilisent la piste d'atterrissage que devait emprunter l'avion d'American Airlines lors de l'accident. Les autorités ont déjà bloqué temporairement la circulation des hélicoptères autour de l'aéroport après l'accident, mais la NTSB recommande de rendre cela permanent pour un couloir aérien en particulier.

«85 événements enregistrés»

«Nous avons déterminé que la séparation existante entre le trafic d'hélicoptère sur le couloir 4 et les avions qui atterrissent sur la piste 33 est insuffisante et pose un risque intolérable pour la sécurité aérienne en augmentant les chances d'une collision en plein air», a déclaré Jennifer Homendy lors d'une conférence de presse. Seulement 23 mètres séparent les deux couloirs aériens, a souligné la directrice de la NTSB. L'aéroport Ronald-Reagan est situé au coeur de l'agglomération de Washington, au-dessus de laquelle de nombreux hélicoptères circulent de manière régulière.

L'enquête a déterminé qu'entre octobre 2021 et décembre 2024, avant l'accident, «il y a eu 85 événements enregistrés» près de cet aéroport où un avion et un hélicoptère étaient à «moins de 457 mètres horizontalement et de moins de 60 mètres verticalement» l'un de l'autre, a dit Jennifer Homendy mardi.

La FAA, le régulateur américain de l'aviation qui gère le trafic aérien, «aurait pu utiliser cette information à n'importe quel moment pour conclure qu'il y a là une tendance et un problème, et examiner ce couloir (aérien). Mais cela ne s'est pas passé», a-t-elle regretté, soulignant les nombreux signalements effectués depuis plusieurs années à ce sujet. «Il ne devrait pas y avoir besoin d'une tragédie pour demander des mesures immédiates», a-t-elle insisté.

L'enquête sur cette collision du 29 janvier, toujours en cours, a déjà souligné qu'il existait des «divergences» sur l'altitude à laquelle volait l'hélicoptère Sikorsky Black Hawk, et des difficultés de communication entre cet appareil, la tour de contrôle et l'avion Bombardier CRJ700, en approche.