Électricité: la refonte du système des heures creuses en 2025 se précise

Une consultation sur le sujet des «heures creuses» a été lancée en octobre dernier par le régulateur de l’énergie. dtatiana / stock.adobe.com

L’un des objectifs de cette modification, attendue au courant de l’année, est d’inciter à utiliser les heures creuses en été, par exemple pour la recharge des batteries des voitures électriques.

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Les forfaits électriques en «heures pleines» et «heures creuses» vont évoluer. Interrogée par France Info ce dimanche 29, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon a rappelé son souhait de «mieux positionner les heures creuses». Actuellement, ce type de forfait propose 8 heures par jour durant lesquelles l’électricité est facturée à un prix réduit. La répartition de ces heures est déterminée par Enedis, en fonction des communes et des logements. Si pour 60% des consommateurs, elles sont généralement comprises entre 22h et 6h du matin, la présidente du CRE déplore que «certaines soient mal situées, entre 7 et 8h ou vers 17h».

Une consultation sur le sujet a été lancée en octobre dernier par le régulateur de l’énergie. «Pour tenir compte de l’abondance de production photovoltaïque estivale, les parties prenantes sont consultées sur la généralisation progressive d’heures creuses l’après-midi en été à partir d’août 2025», indiquait la CRE dans un communiqué. La consultation ayant pris fin il y a environ un mois, les conclusions sont attendues au cours du mois de janvier. Le système pourrait être modifié dès cet été: les foyers seront alors directement contactés par leurs fournisseurs d’énergie.

«Que les heures creuses restent avantageuses»

L’objectif est d’inciter à utiliser ces heures en été, par exemple pour la recharge des batteries des voitures électriques. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord, pour «garantir que les heures creuses restent avantageuses», fait valoir Emmanuelle Wargon. «Il faut 30% de sa consommation en heures creuses pour que cela devienne attractif», précise l’ancienne ministre des Transports. EDF n’en fait pas mystère : le coût de l’abonnement heures creuses - heures pleines est plus élevé qu’un abonnement classique. «Comptez 8 euros de plus par an pour une puissance de base de 6kVA», indique le fournisseur sur son site Internet. Il faut donc maximiser la consommation en heures creuses pour rentabiliser ce forfait. Ce qui oblige bien souvent ces clients à être particulièrement flexibles dans leurs consommations, ou de posséder des appareils électroménagers programmables.

Cette refonte doit également permettre de réduire le nombre d’heures de production électrique à prix négatif. C’est notamment le cas lorsqu’elle est issue des énergies renouvelables, en particulier solaire : elle est généralement abondante quand la demande est faible. Les pics de demande électrique se situent en effet le matin et en fin de journée. À fin juin, la France avait connu 235 heures de production électrique à prix négatif, soit 5% des heures de production, surpassant déjà le record de 2023 (147 heures), selon RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension.