Basket : «À deux victoires du trophée», Monaco rêve d’une première couronne en Euroligue

Quart de finaliste en 2022, troisième en 2023 et à nouveau quart de finaliste l’an dernier. Depuis son entrée au sein de l’Euroligue, la grande coupe d’Europe de basket, Monaco joue les premiers rôles. Mais toujours pas celui du héros. À l’instar de ce qu’il a fait pour sa section football, l’ASM a investi massivement pour en arriver là. Son budget prévisionnel en début de saison avoisinait les 30 millions d’euros, loin devant Paris (18 M) et l’Asvel (16 M). De quoi s’assurer les deux derniers titres de champion de France. Et rivaliser avec les grosses cylindrées du continent.

C’est grâce à sa force de frappe financière, son cadre de vie et son projet sportif savamment bricolé que la Roca Team a pu attirer et surtout conserver des joueurs de renom. Parmi eux, Mike James, meneur américain au talent incontestable et au caractère bien trempé ; l’arrière Elie Okobo, vice-champion d’Europe avec les Bleus en 2022 ; ou le pivot lituanien Donatas Motiejunas, 251 matches de NBA à son actif.

Spanoulis, un coach qui adore la pression

Pour passer le dernier cap, Monaco a gardé les trois éléments pré-cités, les entourant avec des joueurs de devoir (Alpha Diallo, Mam Jaiteh, Terry Tarpey…), le feu follet tricolore Matthew Strazel (22 ans, vice-champion olympique 2024) et l’intérieur allemand Daniel Theis, arrivé en février. Âgé de 33 ans, finaliste NBA avec Boston en 2022 et champion du monde en 2023, il est «un gagnant qui ne se soucie pas des statistiques», a loué son coach Vassilis Spanoulis, ultime atout dans la manche monégasque.

Nommé en novembre après le limogeage de Sasa Obradovic, qui était en poste depuis trois ans, Spanoulis (42 ans) est une légende du basket européen. Il a gagné trois fois l’Euroligue avec l’Olympiakos, à chaque fois en étant élu meilleur joueur du Final Four. L’arrière grec au tempérament de feu était surnommé «Kill Bill» pour ses paniers assassins en fin de match. «J’adore la pression et, à chaque entraînement, j’essaie de montrer à mes joueurs comment être bons malgré elle. On ne peut pas être à ce niveau, gagner autant de millions en faisant son hobby et ressentir la pression. Pour moi, c’est un plaisir», a-t-il déclaré cette semaine.

La pression, Monaco y a résisté en quarts de finale, face au FC Barcelone. Après deux victoires maîtrisées à domicile, l’ASM s’est inclinée deux fois en Catalogne, ne s’en sortant que d’un petit point au match 5 (85-84) à la salle Gaston-Médecin, sous le stade Louis-II des footballeurs. «Cette série va nous préparer pour le Final Four», anticipait James, 34 ans, qui a tout gagné individuellement et collectivement sauf… l’Euroligue.

C’est une grande réussite et une grande fierté pour le basket français qu’une équipe soit au Final Four.

Vassilis Spanoulis, coach de l’AS Monaco

Clin d’œil du destin : en demi-finale du Final Four, disputé à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Monaco se frottera ce vendredi (20h) à l’Olympiakos, où Spanoulis est une idole. Lui qui était un temps le meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroligue, un titre honorifique qui appartient aujourd’hui à… Mike James. «C’est poétique», souriait l’Américain.

Après ses échecs des dernières années, l’objectif monégasque est ouvertement le titre. Mais c’est déjà «une grande réussite et une grande fierté pour le basket français qu’une équipe soit au Final Four», a souligné Spanoulis. Hormis l’ASM, il faut remonter à 1997 (Asvel) pour une équipe de l’Hexagone dans le dernier carré, et à 1993 pour l’unique triomphe, celui du CSP Limoges.

La tâche s’annonce ardue pour la Roca Team à la dynamique quelconque. «Nous nous entraînons très bien mais nous jouons très mal», a pesté Spanoulis en référence à la lourde défaite sur le parquet de Chalon-sur-Saône samedi dernier (90-65) pour la dernière journée de championnat. L’Olympiakos a connu les trois derniers Final Four sans aller au bout, un peu comme Monaco. Le club du Pirée compte sur son arrière français Evan Fournier, accueilli comme une rock star l’été dernier. L’autre demi-finale (17h) opposera Fenerbahce au tenant du titre, le Panathinaïkos. «Nous sommes à deux victoires du trophée», a encouragé Spanoulis. À deux victoires de l’aboutissement d’un projet.