«X résiste à la censure politique» : la plateforme d’Elon Musk nie avoir manipulé les données de ses utilisateurs
Alors que la section cybercriminalité du parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête pénale visant la plateforme X (ex-Twitter), propriété d’Elon Musk, après des accusations d’ingérence étrangère, cette dernière s’est défendue ce lundi d’avoir commis le moindre crime. Le réseau social a-t-il volontairement biaisé son algorithme, au point d’altérer le débat démocratique en France ? «Les autorités françaises ont ouvert une enquête pénale, motivée par des considérations politiques, concernant la prétendue manipulation de l’algorithme de X et une prétendue extraction frauduleuse de données. X nie catégoriquement ces allégations», a fait savoir le département des affaires internationales de la plateforme.
L’ouverture de cette enquête intervient après deux signalements reçus le 12 janvier, qui «faisaient état de l’utilisation supposée de l’algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d’ingérence étrangère», détaille le ministère public. Le premier provenait du député macroniste des Côtes-d’Armor spécialiste de ces questions, Éric Bothorel. Il alertait le parquet sur «les récents changements d’algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk» en 2022. Une enquête qui «porte gravement atteinte au droit fondamental de X d’avoir accès à une procédure équitable et menace le droit à la vie privée de nos utilisateurs tout comme leur liberté d’expression», peut-on lire encore dans cette déclaration sous forme de communiqué de presse.
Par voie de conséquence, la plateforme X a annoncé qu’elle refusait d’accéder aux demandes formulées par la justice française d’avoir accès à un certain nombre de données internes au réseau social. Une décision qu’elle n’a «pas pris à la légère», assure-t-on encore chez X, «déterminé à défendre ses droits fondamentaux, à protéger les données de ses utilisateurs et à résister à la censure politique».
X dénonce également l’intervention dans cette enquête d’experts français ouvertement opposés à Elon Musk. X regrette par exemple que David Chavalarias soit partie prenante dans ce dossier, alors même qu’«il a dirigé la campagne “Escape X” - anciennement connue sous le nom de “HelloQuitteX” - ayant pour but d’encourager les utilisateurs de X à quitter la plateforme». «L’implication de ces personnes soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impartialité, l’équité et les motivations politiques de cette enquête», écrit encore le département des affaires internationales de la plateforme, protestant qu’«une enquête dont le résultat est prédéterminé n’est pas équitable».
Confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, celle-ci porte «notamment» sur les infractions suivantes : altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée, ainsi qu’extraction frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée. À ce stade, la qualification pénale évoquée dans le communiqué ne comporte pas la circonstance aggravante d’ingérence étrangère, pourtant prévue par une loi promulguée en juillet 2024, mais cela peut évoluer en cours d’enquête.