Densité de population, hôpitaux, monuments... Ce qu’il faut savoir sur Gaza-ville

Tsahal a confirmé ce mardi 16 septembre le lancement d’une opération terrestre sur la ville de Gaza, annoncée plus tôt par des médias américains. À 8h41 ce matin (7h41 en France), le porte-parole arabophone de l’armée israélienne a appelé dans une publication sur X les habitants de la municipalité à fuir au plus vite, l’armée de Défense ayant commencé à «détruire les infrastructures du Hamas dans la ville de Gaza». Au même moment, en pleine audience dans le cadre de son procès pour corruption, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé qu’Israël a lancé une opération «significative» à Gaza.

Plus tôt dans la nuit, après d’intenses bombardements, le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’AFP que «le nombre de morts et de blessés (continuait) d’augmenter». «Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza», a-t-il détaillé, évoquant «un massacre majeur». Depuis plusieurs jours, des flux ininterrompus de familles fuient la ville de Gaza pour rejoindre le sud de l’enclave palestinienne, pilonnée par l’armée israélienne depuis près de deux ans, d’une superficie de 365 km² (trois fois la superficie de Paris).

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L’une des villes les plus densément peuplées au monde

Plus grande ville du territoire gazaoui, Gaza-ville, située au nord, comptait avant les attentats du 7 octobre 2023, perpétrés en Israël par le mouvement islamiste Hamas, environ 900.000 habitants. Soit 40% de la population de la bande de Gaza qui comptait peu ou prou 2.230.000 habitants avant le début du conflit. Selon les récentes estimations de l’ONU, un million de Palestiniens vivraient encore dans et autour de Gaza. Des chiffres qui concordent avec ceux de Tsahal, qui a déclaré dimanche s’attendre à ce qu’un «million» de personnes fuient la ville.

Samedi, l’armée de l’État hébreu affirmait que plus de 250.000 habitants avaient d’ores et déjà quitté Gaza-ville depuis l’intensification des bombardements et raids israéliens. Un chiffre revu à la baisse par Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile à Gaza, qui a de son côté affirmé qu’environ 68.000 personnes avaient réussi à partir. Des informations qu’il n’est pas possible de vérifier de manière indépendante.

La densité de Gaza-ville était, il y a encore peu, d’environ 14.000 habitants au kilomètre carré, faisant d’elle l’une des communes les plus densément peuplées au monde. Bien plus que New York (10.000 h/km²) ou Londres intramuros (5600 h/km²), mais moins que Paris (20.000 h/km²) en 2022.

Les hôpitaux ciblés

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) publié le 10 septembre, 11 hôpitaux fonctionnent toujours «partiellement» à Gaza-ville et sa province - au total, la bande de Gaza compte 36 établissements. De même, un seul hôpital de campagne fonctionne «partiellement» dans la commune dont le nom signifie en cananéen «forteresse».

Selon l’administration de la ville, les quatre hôpitaux de Gaza-ville en état de fonctionner opèrent à moins de 20% de leur capacité. Depuis le début du conflit, certains hôpitaux ont été la cible de l’armée israélienne qui accuse le Hamas de s’y réfugier.

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Fondée vers 1500 avant Jésus-Christ, la ville de Gaza abrite plusieurs monuments historiques qui pourraient disparaître à cause de la guerre. La Grande Mosquée Al-Omari, qui a peut-être abrité un temple philistin, a été occupée par une église byzantine datant du Ve siècle avant d’être transformée en mosquée au VIIIe siècle, a, selon une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, été bombardée et détruite au bulldozer en décembre 2023. De même du Qasr al-Basha, surnommé le «Palais du Pacha», qui a été détruit. En octobre 2023, c’est l’annexe de l’église orthodoxe de Saint-Porphyre qui a été détruite.