En Belgique, les narcotrafiquants n’ont qu’à bien se tenir. Depuis janvier dernier, un nouveau procureur du roi de Bruxelles a été nommé. Julien Moinil, 39 ans, a fait une entrée fracassante à ce poste, avec pour objectif de lutter avec acharnement contre le trafic de drogue, particulièrement dense dans la région bruxelloise. Un combat qui lui vaut de porter le surnom de «Batman», le super-héros justicier.
Ce qui, évidemment, déplaît férocement aux réseaux de drogues, qui profitent de Bruxelles pour relier les ports de la mer du Nord au reste de l’Europe, et en particulier la France. À tel point que ces derniers jours, il a dû être placé sous «protection maximale» policière après avoir reçu plusieurs menaces jugées «sérieuses et imminentes», selon le journal Het Laatste Nieuws et l’agence de presse Belga.
Passer la publicitéLe mandat de procureur au roi de Julien Moinil est effectif durant cinq ans. Il peut être renouvelé une fois. Avocat au barreau de Bruxelles en 2008, il travaille depuis 16 ans au sein de l’ordre judiciaire. Juste avant de prendre ses fonctions, il exerçait en tant que magistrat fédéral, explique le conseil supérieur de la Justice belge. Avant d’être nommé procureur au roi, Julien Moinil avait déjà endossé le rôle de substitut. En 2016, il avait ensuite rejoint le parquet de Mons-Tournai, où il avait été affecté à la section «criminalité organisée» et où il avait aussi été nommé magistrat responsable de la zone de police de La Louvière.
Des opérations de grande ampleur
Julien Moinil est donc un habitué de la lutte contre le trafic de drogues au plat pays. Mais plus encore depuis six mois, il fait trembler les points de deal en banlieue bruxelloise. En juin dernier, la presse belge racontait notamment qu’une intervention policière a été menée au Peterbos, à Anderlecht, au sud-ouest de Bruxelles par près de 900 policiers, pour contrôler 271 logements inoccupés, 411 personnes et 117 véhicules. De la drogue, et des armes ont alors été retrouvées, selon plusieurs médias belges.
Quelques heures plus tard, une autre opération a été ordonnée dans le quartier Marbotin, à Schaerbeek, au nord-est de la capitale, et permis l’arrestation de cinq suspects. Les forces de l’ordre avaient mis la main sur près de 45.000 euros en liquide, 324 grammes d’herbe de cannabis, 15 grammes de kétamine et 2 grammes de cocaïne.
Avant d’être sous protection maximale, le niveau de surveillance le plus élevé, Julien Moinil avait été placé sous protection policière rapprochée fin juin par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam). En avril dernier, le procureur au roi s’était exprimé sur les menaces qu’il avait déjà reçues auprès de nos confrères de RTL Info Signatures. «Je mène ce combat pour les citoyens, pour que les gens puissent se réveiller tranquillement, aller au travail tranquillement, sans se faire agresser. Je sais que je prends sans doute des risques mais comme les autres magistrats qui travaillent dans le crime organisé», avait-il déclaré.