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Pour la première fois de l'histoire de la Ve République, l'Assemblée nationale a rejeté le budget(Nouvelle fenêtre), dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre, à une voix pour et 404 contre. Après quatre semaines de débat et 125 heures de discussion, la France est toujours dans l'impasse. De la gauche à l'extrême droite en passant par le camp présidentiel, la quasi-totalité des députés ont voté contre ou se sont abstenus sur la partie recette du projet de loi de finances.
Faut-il désormais tout reprendre à zéro ? Oui. Le texte budgétaire part pour examen au Sénat, mais dans sa version initiale. Comme si les 2 246 amendements examinés n'avaient pas existé. Résultat, les mesures ajoutées, comme la taxe sur les multinationales, ne sont plus dans le texte. En revanche, les mesures retirées, comme le gel du barème de l'impôt sur le revenu, font leur retour. "On a bossé pendant des semaines, s'exaspère un parlementaire centriste, que rien n'en sorte, c'est dramatique !"
Mais avec le temps d'examiner le texte au Sénat, puis une deuxième fois à l'Assemblée, aura-t-on un budget avant la fin de l'année ? Pour le président (LFI) de la Commission des Finances, Éric Coquerel, le scénario est hautement improbable. "Comment le gouvernement va-t-il se débrouiller ? Avec une loi spéciale, c'est-à-dire le budget de l'an dernier remis au goût du jour [le temps que députés et sénateus se mettent d'accord] ? Éentuellement l'année prochaine, à mon avis, c'est le plus probable", a-t-il déclaré dans les 4V.
Le Premier ministre écarte pour l'instant l'option de la loi spéciale, mais en coulisses, elle serait bel et bien étudiée. "Le gouvernement prépare déjà les dates, glisse un fin connaisseur du dossier. Ça pourrait être entre le 19 et le 23 décembre". L'exécutif présenterait alors un nouveau budget. Cette fois, il pourrait ne plus écarter le 49.3 malgré sa promesse. Certains font le pari qu'à un mois des municipales, il sera difficile pour les socialistes d'exécuter leur menace de faire tomber le gouvernement.