Personne n’y avait pensé. La démission surprise du premier ministre Sébastien Lecornu met un coup de frein à la nomination des patrons des grandes entreprises publiques. Pour succéder à Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF, Emmanuel Macron avait proposé, le 26 septembre, le nom de Jean Castex, et pour prendre la suite de Philippe Wahl à la tête du groupe La Poste, Marie-Ange Debon.

La deuxième étape du processus de nomination était enclenchée. Jean Castex devait être auditionné par les commissions du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il était convoqué mercredi matin par la Haute Assemblée. Mais «cette audition n’aura pas lieu car juridiquement elle ne peut se dérouler que s’il y a un gouvernement», rapporte le sénateur centriste Franck Dhersin, membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.

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Les commissions des affaires économiques des deux chambres avaient, pour leur part, prévu de choisir ce mercredi le rapporteur supervisant le projet de nomination de Marie-Ange Debon à La Poste. Dans ce cas aussi, le processus est suspendu. Pour qu’il reprenne, il faudra la nomination d’un premier ministre et d’un gouvernement. Une histoire de jours ou de semaines. Les commissions des affaires économiques et celles du développement durable pourront alors se prononcer, sachant qu’il faut atteindre les trois cinquièmes des voix des députés et sénateurs pour qu’une candidature soit rejetée. Puis Jean Castex et Marie-Ange Debon devront être nommés en conseil des ministres, et le décret être signé par le président de la République et le premier ministre.

Les entreprises tournent malgré tout

Bien sûr, il n’y aura pas de vacance de pouvoir. PDG intérimaire de la SNCF depuis mai 2024, Jean-Pierre Farandou va continuer à faire le job. Mais c’est encore une nouvelle période d’attente et d’incertitudes qui s’ouvre dans le groupe de transport public, qui s’en serait bien passé. Plus d’un an à attendre la nomination d’un nouveau patron, c’est terriblement long.

Au groupe La Poste, l’intérim est assuré par Philippe Bajou, qui a été nommé en début d’été directeur général délégué, Philippe Wahl étant président - les deux fonctions seront réunies lorsque Marie-Ange Debon sera adoubée. L’entreprise tourne. Mais là aussi, le temps est long pour les salariés, qui auraient dû avoir un nouveau patron fin juin.