À Orléans, plus d’un millier de personnes défilent contre l’antisémitisme

C’est André Druon, le président de la communauté israélite d’Orléans qui a donné le La. « Toute la ville est heureuse de la participation », a-t-il précisé, remerciant la foule, au nom du rabbin de la ville, violemment agressé samedi par un adolescent (qui sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfant), et de sa famille. Mardi soir, plus d’un millier de personnes ont défilé dans le centre-ville. Des responsables religieux, des élus locaux, mais aussi beaucoup d’anonymes, qui s’étaient rassemblés devant la synagogue, située en plein cœur de la ville d’Orléans et derrière la cathédrale, avant de marcher dans le silence jusqu’à la place de la République.

« À Orléans, on vit avec toutes les communautés, on échange », a rappelé André Druon. Malgré cette bonne entente, la question, pour lui, n’était pas de savoir si un acte antisémite allait se produire, mais « quand cela allait arriver ». « Depuis le 7 octobre, les paroles antisémites se sont libérées », a-t-il poursuivi, pointant « la faute de certains médias, de certains politiques ». Et de prévenir : « Nous sommes les serins dans la mine de charbon (ces oiseaux étaient emmenés comme détecteurs de monoxyde de carbone, qui les tuait avant les mineurs, leur donnant l’alerte, N.D.L.R.). Les gens doivent prendre conscience qu’après nous, ce sera vous », a averti le président de la communauté israélite de la ville, avant de remercier le maire d’Orléans, « pour son action ».

« Il faut assurer le vivre ensemble »

L’intervenant a sans doute oublié le positionnement de l’édile républicain, qui porte un regard différencié selon l’origine ou la confession présumée. Ainsi, Serge Grouard a-t-il récemment déroulé le tapis rouge à Pierre Hillard, un révisionniste et antisémite notoire. « On ne peut pas venir dans une marche comme celle-ci après avoir laissé une salle à disposition d’une association raciste et antisémite », a d’ailleurs souligné Mathieu Gallois, maire de Saran et élu départemental PCF, rappelant que l’incendie criminel de la salle de prière de la mosquée de Jargeau, en février dernier, n’avait pas provoqué la même empathie. Un « deux poids deux mesures », dénoncés par plusieurs manifestants venus en soutien au rabbin d’Orléans : « Nous aimerions que pour des agressions contre la communauté musulmane, de telles mobilisations soient évidentes. »

Pour Aziza Chaïr, adjointe au maire de Saran, « il faut assurer le vivre ensemble. Nous devons tout condamner quelle que soit l’origine ou la confession des victimes. On ne peut pas se braquer les uns contre les autres. » « On ne peut pas hiérarchiser les racismes », renchérit Sarah, une jeune mère de famille. « Il faut s’attaquer à toutes les formes de ségrégations, de discriminations, où qu’elles se trouvent. » Ce que confirme le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, présent à la marche : « La république est en danger. Faisons front et mettons la laïcité au cœur de nos réflexions. »

Avant de partir, une dernière chose…

Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :

  • nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
  • nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.

L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
Je veux en savoir plus