Hausse des tarifs douaniers américains: "Après le D-Day, place au T-Day"
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A la Une de la presse, l’annonce, attendue aujourd’hui, des nouveaux droits de douane censés «libérer» les Etats-Unis de «l’arnaque» de leurs partenaires commerciaux, selon le président Trump.
Annoncé depuis des semaines avec tambours et trompettes, le soi-disant «Jour de la Libération», sera-t-il synonyme d’un retour à des tarifs américains «sans précédent» depuis plus d’un siècle? On ne le sait pas encore, mais Les Echos, quotidien économique français, voit déjà se profiler un «grand bond en arrière», un «choc inédit pour l’économie mondiale». Le journal suisse Le Temps annonce «un big bang commercial» supposé permettre aux Etats-Unis «de se réindustrialiser, de diminuer leur dette et de ne plus avoir à payer pour défendre les autres pays», entendez: leurs alliés. Le Soir, quotidien belge, s’attend à un «bras de fer» entre Washington et l’UE, dont la patronne, Ursula von der Leyen assure avoir un «plan solide» pour riposter, si besoin.
Le projet des nouveaux droits de douane provoque l’incertitude et l’inquiétude. Au Royaume-Uni, The Daily Mirror vilipende la «folie commerciale» de Trump et prédit déjà un «carnage», un désastre pour le secteur automobile, avec un jeu de mots sur le mot «voiture» - près de 25 000 emplois seraient menacés. The Globe and Mail évoque «l’incertitude» qui plane sur l’économie canadienne et la «nervosité», à l’orée d’une possible «guerre commerciale» planétaire. Au Mexique, La Jornada prédit «une tempête inévitable», en assurant que la hausse des tarifs douaniers «ne résoudra rien aux États-Unis», mais augmentera, en revanche, l’inflation, «ce qui pourrait entraîner de nouvelles hausses des taux d’intérêt et ralentir la croissance», au détriment des entreprises et des citoyens américains, tout en provoquant des «calamités» mondiales. Le «Jour de la Libération», en dessins, ou quand le «D-Day » devient le «T-Day», avec un «T» comme «tariffs », mot désignant les droits de douane en anglais, c’est à voir avec un dessin de Blower, où l’Administration Trump monte à l’assaut du Royaume-Uni. Vu sur X, ex-Twitter. Ou celui de Morten Morland, pour The Times, où les Etats-Unis sont transformés en forteresse, un Fort Alamo, version 2025.
Aux Etats-Unis, The New York Times prévient que la hausse annoncée des droits de douane aura un «coût» pour les alliances de Washington. Le journal relève que si les détails du projet sont encore flous, les partenaires des Etats-Unis réagissent déjà aux «menaces et aux récriminations» de Trump par une «résistance généralisée». La très conservatrice National Review dit qu’elle attend de voir si l’arme des droits de douane, présentée par Trump comme l’outil de négociation ultime, finira par déboucher sur «une baisse généralisée des tarifs», le but de la maoeuvre étant, dans l’esprit du président américain, d’amener les autres pays à «abaisser leurs barrières commerciales et donc d’ouvrir la voie à un régime commercial mondial plus libre et plus équitable que celui dont (il) a hérité».
Donald Trump s’est engagé, par ailleurs, dans une politique de renvoi des sans-papiers tous azimuts. D’après The Miami Herald, la «répression» en cours a conduit le très trumpiste gouverneur de Floride, Ron DeSantis, à envisager qu’une main-d'œuvre «plus jeune» soit appelée à la rescousse «pour aider les industries qui perdent des travailleurs» étrangers. Mais cette idée inquiète jusque dans ses propres rangs, y compris le président républicain de la Chambre des représentants de Floride, Daniel Perez, qui dénonce une proposition visant à assouplir les lois de l'État sur le travail des enfants pour permettre à des adolescents de 14 à 15 ans de travailler de nuit les jours d'école et sans pause repas.
A noter aussi ce matin, du côté de la presse américaine, les révélations du Washington Post, qui affirme que des membres du Conseil de la sécurité nationale de Trump , dont son conseiller Michael Waltz ont géré «des affaires gouvernementales via leurs comptes Gmail personnels». Pour le quotidien, l’utilisation de ce moyen de communication est le dernier exemple en date «des pratiques douteuses en matière de sécurité des données des hauts responsables de la sécurité nationale, déjà critiqués pour l’inclusion par erreur d’un journaliste dans une discussion sur des opérations militaires au Yémen», le fameux «Signalgate».
Dans la presse, également, le coup de fil, lundi, entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune, pour relancer les relations bilatérales. Après des mois de tension, Le Monde annonce un «début de désescalade diplomatique», qui renforcerait «la probabilité d’une prochaine libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal». Un réchauffement qui débouchera, dans l’immédiat, sur la visite, dimanche, du ministre français des affaires étrangères à Alger. D’après L’Opinion, l’objectif de ce déplacement est de «peaufiner le scénario de reprise de la coopération». Le journal précise que Bruno Retailleau, l’actuel patron de la Place Beauvau, «a volontairement été écarté des consultations à venir», Alger l’accusant d’avoir mis de «l’huile sur le feu» pour des raisons d’ambition personnelle, l’accession à la présidence de LR, pour la présidentielle de 2027.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un rapide coup d’œil au Guardian, qui a recensé les meilleures pubs-poissons d’avril de cette année. Premier prix décerné à ces couches musicales intelligentes, dotées de capteurs émettant des sons différents selon la nature de la commission détectée. Personnellement, j’aime beaucoup le concept des toilettes mobiles, une sorte de Uber des toilettes: une cabine autonome commandée par une application pour venir à votre rencontre en cas de besoin. Poisson d’avril suite et fin, avec un dessin signé Adam Zyglis, où Trump dit qu’il briguera un troisième mandat. «Sans blague».
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