«Au premier cri du clandestin, deux cents passagers sautent sur leur téléphone pour vous filmer.» Vincent* est chargé d’escorter les illégaux renvoyés vers leur pays d’origine sur des vols réguliers. Une mission rendue difficile par la résistance récurrente des clandestins et un environnement parfois hostile.
«Le pire, c’est quand vous vous retrouvez balancé en direct sur les réseaux sociaux, présenté comme un tortionnaire néocolonialiste. Cela m’est arrivé. Sur les lignes africaines, le communautarisme joue à plein, souffle ce fonctionnaire affecté depuis de longues années à la police aux frontières (PAF). Je préfère cent fois que ma caméra-piéton tourne pour me préserver professionnellement.»
Une affaire très commentée
L’unité nationale d’escorte, de soutien et d’intervention (Unesi) de la PAF, à laquelle il appartient, compte environ 130 hommes et femmes, formés aux gestes techniques pour maintenir et contraindre les récalcitrants. Beaucoup pratiquent les arts martiaux. Ils ne réalisent pas toutes les reconduites…