Nice en Ligue des champions ? C’est possible. Mais ce n’est pas gagné… Quatrièmes de Ligue 1 en 2024-2025, les Aiglons ont gagné le droit de disputer un troisième tour préliminaire face à Benfica, ce mercredi (21 h) à l’Allianz Riviera, et mardi prochain, à Lisbonne. Un droit ou un poids ? « Je ne pense pas que ce soit un cadeau empoisonné. On aura moins de vacances, ce n’est pas grave », disait Dante, en fin de saison dernière. Nice est assuré de disputer, a minima, la Ligue Europa. Mais cette quatrième place a obligé le Gym à reprendre plus tôt, avec une visibilité amoindrie en termes de ressources. Et donc de mercato. Pas un cadeau. Surtout quand on sait que seuls Monaco (2016) et Lille (2024) ont réussi à s’extirper de deux tours préliminaires de C1 pour rallier la phase finale sur les dix dernières années.
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Évidemment, la perspective de jouer la C1 a tout pour réjouir le Gym et ses aficionados, ce serait une première depuis… 1960. «Chacun sait que ce sont des matches merveilleux à jouer, lance Dante. La plus grande motivation, c’est ce qu’on veut pour demain: l’envie, le rêve de jouer la Ligue des champions, de rentrer dans l’histoire du club.» Outre le prestige que représente une participation en Ligue des champions, et le plaisir ou l’aspect historique de la chose, il y a les questions d’ordre financier : la C1 rapporte quatre à cinq fois plus que la Ligue Europa avec une prime de participation à plus de 18 M€.
Passer la publicitéRecruter malin
Dans ces conditions, difficile d’investir sans compter, surtout dans le contexte actuel du foot français et sachant qu’Ineos n’a pas vocation à faire des folies. Successeur de Jean-Pierre Rivère à la présidence du club, Fabrice Bocquet avouait d’ailleurs que l’OGCN devra « recruter malin » cet été, « ce qui correspond pas mal à l’ADN du Gym ». Exception faite du gardien Yehvann Diouf (ex-Reims), Nice a opté pour de jeunes recrues en formes de paris (Bah, Jansson, Oppong). Marcin Bulka et Gaëtan Laborde, eux, sont partis en Arabie saoudite. D’autres joueurs majeurs devraient filer. Annoncé forfait dans un premier temps, l’indispensable Evann Guessand est en fait en partance pour Aston Villa. D’autres devraient suivre. Haise a toutefois de quoi faire entre Jonathan Clauss, Morgan Sanson ou le revenant Terem Moffi.
L’ADN du Gym, ce n’est en revanche pas de briller sur la scène européenne. Les Aiglons avaient même basculé dans le ridicule la saison dernière, avec une avant-dernière place en Ligue Europa, aucune victoire et 3 petits points. Tout l’inverse d’une équipe de Benfica rompue aux joutes européennes et tombeuse de Monaco plus tôt cette année en C1 (1-0, 3-3).
Ce n’est pas parce qu’on ne doit pas exister qu’on n’existera pas
Franck Haise
Entre le manque d’expérience, les blessures (Ndayishimiye, Ndombele, Guessand…) et les départs, Nice ne part en tout cas pas favori. D’autant que, pour accéder en C1, il faudrait ensuite sortir Feyenoord ou Fenerbahçe en barrages. Mission impossible ? «Il n’y a pas besoin de parler longtemps de Benfica, a indiqué Haise mardi, en conférence de presse de veille de match. C’est une grosse équipe. Ce qui compte c’est ce qu’on va faire, nous ! (...) Il faut être persuadé qu’on est capable de le faire. Si on commence à être effrayé par les adversaires, on reste chez nous. Benfica a des top joueurs, comme toutes les grandes équipes. Mais on sera là, avec nos forces.»
Rappelons que les Portugais restent sur un bon parcours à la Coupe du monde des clubs cet été, avec notamment un succès face au Bayern Munich (1-0) et une élimination avec les honneurs face à Chelsea (1-4 ap). « On voit le niveau par rapport à nous qui avions perdu contre Elfsborg (0-1 au mois de janvier, en C3, NDLR), grinçait dernièrement l’ancien entraîneur du RC Lens. Donc, on se dit qu’on ne doit pas exister. Mais ce n’est pas parce qu’on ne doit pas exister qu’on n’existera pas. Et quelle coupure ont-ils vraiment eue ? »
Écran noir
On saura ce mercredi si l’aspect physique a son importance. Les témoins ne seront toutefois pas nombreux, le match n’ayant pas trouvé preneur chez les diffuseurs traditionnels. L’Allianz Riviera affichera complet. Pour les autres, il faudra débourser 7,95 euros (!) en pay-per-view pour suivre les débuts européens de Nice ce mercredi soir. Écran noir mais ciel bleu pour les Aiglons ?