REPORTAGE. "Un processus illégal" : en Corée du Sud, les partisans du président déchu prêts à s'opposer à son arrestation

En Corée du Sud, les supporters du président déchu ne baissent pas les bras. Yoon Suk Yeol a été suspendu de ses fonctions par le Parlement, mais il est toujours officiellement en poste. Il résiste encore à son arrestation, jeudi 2 janvier, pour le troisième jour consécutif. Le chef de l'État est accusé de rébellion et d’abus de pouvoir. Il devait être interrogé mais ne s’est pas présenté aux multiples convocations des enquêteurs. Et il reste soutenu par des manifestants aux positions ultra-conservatrices, qui sont venus le défendre dans le quartier de Hannam-dong, dans le centre de la capitale, Séoul.

Devant la résidence officielle du président, jeudi, les manifestants agitent des drapeaux sud-coréens et américains. Parmi ceux-ci, une bannière appelle "à dissoudre l’Assemblée nationale". Kang Dae, 60 ans, est venu s’opposer au mandat d’arrêt délivré contre Yoon Suk Yeol : "Si ce processus illégal nous enlève notre président, nous prend notre liberté, nous avons le devoir de l’arrêter, même s’il faut aller se battre pour ça. C’est ce que je suis venu faire ici. S’il y a un prix à payer pour défendre le président Yoon Suk Yeol, je le payerai."

Un complot contre le président organisé par l'opposition, selon un manifestant

"Notre peuple doit s'opposer [à cette arrestation] et la faire échouer, assure Beom-Sok, un autre manifestant, en treillis militaire. Si on ne réussit pas, notre pays tombera dans le communisme. Nous faisons face à un criminel de guerre menteur tyrannique, Lee Jae-myung, qui est sous la direction de la Chine et de la Corée du Nord, et il essaye de devenir président de notre pays." L'ancien soldat en est convaincu, le leader du principal parti d’opposition, le Parti démocrate, Lee Jae Myung, organise un complot avec l’aide de Pékin et Pyongyang. Une théorie sans fondement, véhiculée par les youtubeurs sud-coréens d’extrême droite, d’après les médias locaux.

En fin de journée, une trentaine de manifestants franchissent une barrière de police. Les forces de l’ordre dispersent le groupe de force. Mercredi, les enquêteurs ont prévenu : toute personne qui s’oppose à l’arrestation du président Yoon Suk Yeol pourra être poursuivie.