«Gérard Depardieu, le nouveau monstre»
Bien sûr, ses propos, et les images qui les accompagnent dans le documentaire de l’émission de France 2, «Complément d’enquête», sont accablants, détestables, d’une vulgarité sans nom. Et ce contentement de soi qu’il affiche, ce sourire satisfait suscite un haut-le-cœur. Gérard Depardieu est coupable d’être devenu ce qu’il est: une bête, et pas seulement de scène, un ogre qui dévore ses proies avec un insupportable sentiment d’impunité. Mais qui lui a donné ce sentiment? Le milieu du cinéma - et plus largement médiatique - qui l’a porté aux nues. Depardieu est une star, l’une des dernières du septième art, un géant de l’écran, un possédé, un monstre, sacré. Qui peut croire que depuis Les Valseuses, nul n’ait pris conscience de ces débordements liés à sa volcanique personnalité?
Avec un cran, dont on aimerait le voir faire preuve dans d’autres domaines, Emmanuel Macron a défendu le génie de l’artiste. Il eût été plus simple de le livrer à la meute. Le chef de l’État a invoqué, à juste titre…