Mobiliser jusqu'au dernier instant. Voilà l'objectif fixé par chaque camp, à moins de trois mois des élections européennes. Les partis le savent, ce scrutin à la proportionnelle peine souvent à intéresser les Français, qui se détournent de plus en plus des urnes. En cause, des enjeux européens jugés trop complexes, trop lointains ou insuffisamment incarnés. « C'est une élection de mobilisation, plus que de conquête », résume Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Et les premiers indicateurs ne sont pas rassurants : dans une récente étude Ipsos pour Le Monde, publiée mi-mars, l'intention d'aller voter est à ce stade jaugée entre 42 % et 46 %. En deçà des 50 % de participation enregistrés lors du scrutin de 2019.
« Il faut être prudent, la participation est très dure à anticiper, tempère Frédéric Dabi. Le niveau d'intérêt est plus fort qu'en 2019, on n'est plus dans l'époque où l'Europe était un objet politique non identifié. » D'autant que, depuis, l'action de Bruxelles a gagné…