Etats-Unis : l'ambassadeur sud-africain, qualifié de "persona non grata" par Washington, a 72 heures pour quitter le territoire américain

Il n'a que quelques jours pour quitter le pays. Les Etats-Unis ont donné 72 heures à l'ambassadeur d'Afrique du Sud à Washington, Ebrahim Rasool, pour quitter le territoire américain, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain, samedi 15 mars. "Le département d'Etat l'a informé hier", a déclaré Chrispin Phiri dans un bref communiqué. 

Le secrétaire d'Etat américain a déclaré vendredi l'ambassadeur "persona non grata", l'accusant notamment de "haïr" Donald Trump. Ebrahim Rasool "nourrit les tensions raciales, hait les Etats-Unis et hait le président" Donald Trump, a accusé Marco Rubio sur X, ajoutant que le diplomate sud-africain n'était "plus le bienvenu" à Washington. La présidence sud-africaine "a pris acte de l'expulsion regrettable" de l'ambassadeur, a-t-elle réagi dans un communiqué. Elle s'est cependant dite "déterminée à construire une relation mutuellement bénéfique" avec Washington.

Plusieurs points de friction entre Pretoria et Washington

Cette décision s'inscrit dans un contexte de durcissement des relations entre les Etats-Unis et l'Afrique du Sud. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a accusé Pretoria de traiter de façon "injuste" les descendants de colons européens, créant même une procédure d'asile aux Etats-Unis pour les "réfugiés afrikaners". En plus de couper toute aide à l'Afrique du Sud, le président américain avait alors décidé que les Etats-Unis encourageraient "la réinstallation" de ceux-ci, qui "fuient la discrimination raciale encouragée par le gouvernement", selon lui. Elon Musk, natif d'Afrique du Sud et puissant allié de Donald Trump, a également accusé le gouvernement sud-africain de discrimination envers les populations blanches.

Un autre grand point de friction entre Pretoria et Washington est la plainte pour "génocide" déposée en 2023 par l'Afrique du Sud contre Israël, devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. En février, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré vouloir aller aux Etats-Unis, reconnaissant que "tout a semblé dérailler" entre lui et Donald Trump depuis un premier appel entre les deux hommes, au retour du républicain au pouvoir.