Hong Kong : quatre opposants emprisonnés pour subversion ont été libérés
Quatre anciens députés de l'opposition hongkongaise ont été libérés ce mardi au terme de leur peine de prison pour subversion, prononcée lors du procès de 45 militants pro-démocratie en novembre, a indiqué la police. Tôt dans la matinée, Claudia Mo, Kwok Ka-ki, Jeremy Tam et Gary Fan ont quitté à bord de véhicules les centres où ils étaient incarcérés, selon la police.
Condamnés fin 2024 à quatre ans et deux mois de prison pour avoir tenu une élection primaire officieuse en 2020, avec l'objectif de forcer à la démission la dirigeante pro-Pékin de l'époque, ils étaient en détention depuis mars 2021. En vertu de la stricte loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong après les manifestations prodémocratie de 2019, ils s'étaient vus infliger une peine de prison ferme pour «subversion», tout comme 41 autres opposants.
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Opposer un veto aveugle au budget du gouvernement
Les autorités avaient déclaré que l'élection primaire officieuse organisée par les anciens députés dans le but d'obtenir une majorité législative, avait pour objectif ultime d'opposer un veto aveugle au budget du gouvernement, et constituait un complot visant à subvertir le pouvoir de l'État.
Cette affaire historique a impliqué des personnalités de tout l'éventail politique de Hong Kong, autrefois très diversifié, notamment des parlementaires élus, des conseillers de district, des syndicalistes et des universitaires dont les opinions allaient de modérées à radicales. Le verdict, qui a eu lieu en novembre 2024, a été critiqué par des pays occidentaux et des groupes de défense des droits humains.
À la suite de sa libération, une banderole portant l'inscription «bienvenue à la maison maman» est accrochée au domicile de l'ancienne députée de l'opposition Claudia Mo. «Elle va bien et elle est de bonne humeur (...) Nous avons hâte de nous retrouver», a déclaré le mari de Claudia Mo à l'entrée de son appartement, précisant qu'elle se reposait et n'était pas en mesure de répondre aux médias.
Les premiers militants libérés
Claudia Mo est une ancienne journaliste de l'AFP et considère son expérience à couvrir les événements de Tian an men en 1989 comme un éveil politique. En 2006, elle a participé à la fondation du Civic Party, une organisation aujourd'hui dissoute avec laquelle elle a remporté un siège au Parlement en 2012 avant de quitter le parti pour faire campagne sur une plateforme qui met en valeur l'identité Hongkongaise. Kwok Ka-ki, 63 ans, et Jeremy Tam, 49 ans, sont également d'anciens députés du Civic Party. Avant de faire leur entrée en politique, Kwok Ka-ki était médecin et Jeremy Tam pilote de ligne.
Gary Fan, 58 ans, est le co-fondateur de Neo Democrats, un parti qui promouvait une réforme électorale et s'est opposé à l'influence politique et culturelle de la Chine sur Hong Kong dans les années 2010. Gary Fan a indiqué à des médias locaux qu'il était en route pour se réunir avec sa famille et a remercié les Hongkongais pour leur sollicitude. Les quatre sont les premiers à recouvrer la liberté parmi les 45 militants, dont les peines vont jusqu'à dix ans de prison, comme pour l'universitaire Benny Tai, considéré comme le «cerveau» du complot.