Depuis son rachat en 2018 par l’homme d’affaires Franky Mulliez, le domaine de Dampierre-en-Yvelines connaît une restauration spectaculaire, comme on en connaît peu en France. Tandis que les entreprises spécialisées en restauration de monuments historiques s’attachent à faire renaître le château XVIIe dû à l’architecte Jules Hardouin-Mansart, le public peut déjà profiter du parc et des nombreux événements conçus pour lui. Il revient désormais à Séverin des Mazery, nouveau directeur général du domaine, de les imaginer, et mettre en musique la vie et la survie du domaine. « Séverin des Mazery va insuffler une nouvelle dynamique au domaine au moment d’entamer la phase finale de sa pré-ouverture, avec la montée en puissance de l’équipe d’exploitation et l’inauguration progressive des espaces au terme d’une décennie de travaux herculéens », commente aujourd’hui Franky Mulliez.
Âgé de 35 ans, Séverin des Mazery a cocréé puis dirigé Hephata, un cabinet de conseils spécialisé dans la valorisation économique des sites historiques. C’est d’ailleurs après avoir réalisé une mission de conseil pour Dampierre que Mazery est entré par la grande porte. « Des chantiers comme celui-là dans un domaine privé sont très rares, et je ne pouvais pas refuser une telle offre », indique-t-il.
Restitution des jardins Le Nôtre
Devant Dampierre, en effet, une masse de projets patrimoniaux et culturels enthousiasmants. Après les premières années de travaux, dont la restauration du clos et couvert, ou le remplacement de l’ancienne grille du domaine, les jardins dessinés par André Le Nôtre, disparus au moment de la révolution, sont en train d’être restitués. Grands parterres, taupières et charmilles, reconstitution de bassins avec jets d’eau, reconstitution de la statue de l’enlèvement de Diane, restauration du petit pavillon… à partir de juin, les abords du château vont prendre une autre dimension.
Il y a en France tellement de grand patrimoine en souffrance que des gens comme moi se doivent de faire quelque chose
Franky Mulliez
Grâce au parc, à des animations, des événements ou des nocturnes, le domaine parvient à attirer 60 000 visiteurs par an. Ce chiffre est amené à croître au moment de l’ouverture au public du château. Dans ses vastes pièces devraient se déployer la collection de meubles et d’œuvres d’art du propriétaire, ainsi qu’un cabinet de curiosité.
À terme, Dampierre sera l’exemple type de ces grands monuments ayant fait l’histoire de France et ayant été cédé par une famille, mais connaissant une renaissance grâce à ce que l’on appelle les «néo-chatelains». Au moment du rachat de Dampierre aux Luynes, Franky Mulliez expliquait d’ailleurs son engagement de manière simple : « il y a en France tellement de grand patrimoine en souffrance que des gens comme moi se doivent de faire quelque chose ». Au passage, il espérait que son action permettre à d’autres « gens comme lui » de sauter le pas, et de voler au secours des monuments privés en détresse.