Ligue des nations : les Bleus à l'assaut de l'Espagne en demi-finale
L'équipe de France garde un mauvais souvenir de sa dernière confrontation avec l'Espagne. Le 9 juillet dernier, les Bleus s'étaient inclinés 2-1 à Munich, en Allemagne, laissant alors filer la Roja en finale de l'Euro.
La France retrouve, jeudi 5 juin à 21 h, l'Espagne en demi-finale de la Ligue des nations, où elle espère profiter de l'euphorie de ses cinq champions d'Europe parisiens – même si l'état de sa défense, handicapée par des absences majeures, a de quoi inquiéter.
Les Bleus ont sorti la Croatie en quarts de finale de la Ligue des nations le 23 mars en l’emportant 5-4 aux tirs au but, après une double confrontation renversante : 0-2, 2-0.
Pour certains journalistes et internautes, le résultat de jeudi soir et les performances de l'Espagnol Lamine Yamal et du Français Ousmane Dembélé auront une influence sur le vote pour le Ballon d’or.
L'équipe gagnante affrontera le Portugal en finale, dimanche 8 juin à l’Allianz Arena de Munich. C’est dans ce même stade que les Lusitaniens se sont qualifiés en battant l’Allemagne 2-1 mercredi soir.
Des Parisiens sur un nuage
À Stuttgart en Allemagne, la tâche ne sera pas simple pour les Bleus face au tenant du titre et vainqueur de l'Euro, invaincu depuis mars 2024. Mais le football tricolore, revigoré par le sacre du PSG en Ligue des champions, se verrait bien prolonger le plaisir malgré une préparation réduite à la portion congrue et des corps et des esprits usés par une longue saison.
Les héros de la capitale (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, Lucas Hernandez, Warren Zaïre-Emery) et les deux perdants milanais (Marcus Thuram, Benjamin Pavard) ne sont d'ailleurs arrivés que lundi au Centre national du football à Clairefontaine (Yvelines), tout comme le capitaine Kylian Mbappé et Aurélien Tchouaméni, le Real Madrid n'ayant pas voulu libérer ses joueurs avant la date officielle fixée par la Fifa pour le début de la fenêtre internationale.
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Difficile donc d'évaluer l'état physique et mental des Parisiens, toujours sur leur petit nuage après la nuit magique de Munich samedi et les festivités du lendemain à leur retour.
"Ils sont là, je compte sur eux. Ils sont très heureux. Ils ont une certaine fatigue. Le match était il y a peu de temps. On ne sait jamais comment l'organisme réagit. Ils ont vécu quelque chose de fabuleux et après un pic émotionnel, il y a une descente, mais là, il faut vite remonter", a expliqué le sélectionneur Didier Deschamps mercredi en conférence de presse.
Kylian Mbappé au défi
On peut en revanche supposer que Kylian Mbappé ne manquera pas de motivation à l'heure de défier son pays d'adoption, histoire également de remettre quelques pendules à l'heure et de marquer son territoire au moment où Ousmane Dembélé accapare toute l'attention.
La superstar française a certes connu un premier exercice prolifique en terme statistique sous le maillot du Real (43 buts, toutes compétitions confondues) et a empoché un premier Soulier d'or, mais il n'a pas gagné de trophée collectif significatif, se contentant d'une Supercoupe d'Europe et de la Coupe intercontinentale. Avec les Bleus, c'est encore pire puisque son dernier but remonte à un penalty contre la Pologne au premier tour de l'Euro 2024 (1-1).
Il y a bien longtemps que le numéro 10 n'a plus été décisif dans une rencontre importante et il ferait bien d'effacer le souvenir de sa prestation ratée en demi-finales du Championnat d'Europe face à la Roja (2-1).
Une défense affaiblie
"Ce n'est pas parce que vous mettez cinq joueurs offensifs que vous allez marquer plus de buts. Mais ce n'est pas parce que vous avez une équipe plus défensive qu'elle n'a pas la capacité à être dangereuse", avait toutefois déclaré le sélectionneur au début du rassemblement des Bleus.
Didier Deschamps a d'autant plus raison de se méfier que sa défense est totalement décimée par les blessures et que Tchouaméni est très incertain au milieu. Avec trois forfaits sur quatre (Dayot Upamecano, William Saliba, Jules Koundé), le technicien français doit bricoler dans l'urgence pour bâtir une arrière-garde capable de résister aux assauts de Lamine Yamal ou de Nico Williams.
"Dans l'idéal, c'est mieux d'avoir tout le monde disponible. Ils ne sont pas là, ça laissera du temps de jeu aux autres. Évidemment, quand ça tombe contre l'Espagne, ce n'est pas l'idéal", a noté le sélectionneur.
Il faut donc s'attendre à voir les Bleus tanguer sérieusement face à leurs bourreaux de l'Euro. Reste à savoir s'ils auront assez de ressources athlétiques et mentales pour tenir le choc.
Avec AFP