«Avant de s'en prendre à l'absentéisme des fonctionnaires, peut-être que Monsieur Kasbarian devrait se poser la question de l'absentéisme de ses propres députés !» Sur France Inter, Manuel Bompard a raillé la «démobilisation totale du camp gouvernemental» lors de l’examen du budget à l’Assemblée nationale, en faisant référence au plan de lutte contre l'absentéisme des fonctionnaires, dévoilé par le ministre Guillaume Kasbarian dans un entretien au Figaro .
D’après le coordinateur national de La France insoumise (LFI), «entre 10 et 20% des députés macronistes» étaient présents ces derniers jours dans l’Hémicycle, contre «autour de 70%» pour les troupes mélenchonistes. «Ce bloc central n'existe pas et n'a aucune cohérence politique», a asséné l’élu des Bouches-du-Rhône.
Le gel des pensions de retraite, une mesure «inacceptable»
Alors que les députés ne sont pas allés au bout de l’examen de la partie «recettes» du budget, Manuel Bompard a pointé du doigt la responsabilité des «soutiens du gouvernement», à l’origine de près de la moitié des amendements déposés. Une stratégie consistant à «laisser pourrir la discussion» d’après le coordinateur national de LFI, pour qui «le gouvernement a l'intention de gagner du temps pour sans doute, à la fin, utiliser les délais constitutionnels et nous mettre au pied du mur pour accepter ce budget». Manuel Bompard fait allusion à l’hypothèse selon laquelle le budget ne serait pas voté dans les délais légaux qu'impose la Constitution – 70 jours au total au Parlement. Le gouvernement pourrait alors mettre en place les dispositions prévues dans son projet de loi de finances en passant par ordonnance.
Les Insoumis comptent sur l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui débute cet après-midi au Palais Bourbon, pour revenir sur la décision du gouvernement de geler les pensions de retraite pendant six mois. Une mesure «inacceptable» aux yeux de Manuel Bompard. Le coordinateur national de LFI a également redit son opposition à la hausse des tarifs de l’électricité et à la suppression de 4000 postes d'enseignants. Des mesures qui font du projet de loi de finances du gouvernement Barnier un «budget de matraquage social».