Arrestation d’Amra : l’identité du fugitif confirmée grâce à la reconnaissance faciale et à ses empreintes digitales

Samedi, peu après son arrestation à Bucarest en Roumanie, l’homme était apparu grimé, mais reconnaissable. Les cheveux teints d’un roux criard, le visage mangé par une paire de lunettes rondes, Mohamed Amra se rendait, d’après nos informations, chez un barbier de la capitale, quand il a été interpellé par des policiers en filature depuis deux jours.

Ces dernières heures, de nombreuses vérifications ont eu lieu pour identifier formellement le fugitif le plus recherché de France, qui s’était évadé il y a neuf mois lors d’une sanglante opération commando au péage d’Incarville, dans l’Eure.

Ce dimanche, la procureure de la Juridiction nationale de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), Laure Beccuau, a confirmé l’authentification de Mohamed Amra, dans un communiqué publié à la mi-journée. Celle-ci a été réalisée par reconnaissance faciale, et grâce à ses empreintes digitales, précise-t-elle.

Filature

Les enquêteurs français, qui avaient repéré la présence du criminel à Bucarest deux jours plus tôt, avaient alors alerté leurs homologues roumains. En filature, ces derniers l’ont interpellé sans encombre samedi, vers 15h, aux abords d’un centre commercial du 1er arrondissement de la capitale.

Mohamed Amra, qui était visé par une notice rouge d’Interpol, a depuis été remis à la police roumaine en charge de la criminalité organisée, et doit être présenté aux autorités judiciaires roumaines ce dimanche. Celles-ci «statueront sur sa remise à la justice française», explique la procureure, avant de saluer la «transversalité des services», mais aussi «la convergence des spécialités d’enquêteurs, comme des magistrats», dont le travail a permis de mener à bien cette traque de longue haleine.

En parallèle, ce week-end, un vaste coup de filet s’est déroulé en Espagne et en France, permettant d’interpeller dix complices de Mohamed Amra. Il s’agit de personnes «suspectées d’avoir participé à la préparation, à l’exécution de l’évasion» mais aussi d’avoir «favorisé la dissimulation du fugitif», explique la Junalco.

Le 14 mai 2024, Mohamed Amra se trouvait à bord d’un fourgon pénitentiaire sous escorte, au péage d’Incarville, quand celui-ci avait été braqué par cinq hommes cagoulés et lourdement armés. Dans une séquence - filmée par une caméra de vidéosurveillance - d’une rare violence, le commando avait abattu sans sommation deux agents pénitentiaires, et blessé trois autres, avant d’extraire Mohamed Amra du fourgon, et de prendre la fuite.