Mobilisation des taxis : "On est moins dur avec certains syndicats agricoles qu’avec les taxis", estime le député LFI Éric Coquerel

Alors que les taxis poursuivent leur mobilisation, "on est moins dur en général vis-à-vis de certains syndicats agricoles qui peuvent gêner le transport plutôt que des taxis", estime, samedi 24 mai, sur France Inter Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Les chauffeurs de taxi protestent contre une nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport de patients et la concurrence des VTC. Une rencontre est prévue samedi au ministère des Transports en présence du Premier ministre François Bayrou.

Éric Coquerel affiche un soutien sans réserve aux chauffeurs de taxi mobilisés : "Oui, je les soutiens, car leurs revendications sont justes." Le député insoumis pointe l'incohérence de la politique injuste du gouvernement : "On n’arrête pas de dire que le travail ne rapporte pas assez et là, on attaque des revenus du travail de ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre. On a tort d’aller chercher des économies du côté de ceux qui travaillent."

La réforme annoncée de la tarification de l'Assurance-maladie suscite de vives inquiétudes, car le transport de patients constitue une part essentielle du chiffre d’affaires des chauffeurs de taxi. La nouvelle tarification, prévue pour entrer en vigueur le 1er octobre, a pour objectif de freiner la progression des dépenses liées au transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, soit une hausse de 45% depuis 2019.

La menace sur Roland-Garros, un moyen de "pression"

La présidente de la Fédération nationale des taxis a menacé samedi sur franceinfo de "[s]'occuper de Roland-Garros", si le gouvernement n'écoutait pas les revendications des chauffeurs. Pour Éric Coquerel, cette menace sur le tournoi du Grand Chelem est un moyen de faire "pression", car "quand des gens font grève, il y a une gêne par rapport aux usagers. Leur façon de se mobiliser, d’agir, c’est effectivement de pénaliser le trafic routier". Il relativise l’impact de ces actions : "Chacun essaie de se défendre comme il peut", mais ça reste "des moyens pacifiques". "Le fait de passer une heure de plus dans les embouteillages n’est pas quelque chose de dramatique", souligne-t-il. "Il y a toujours une bonne raison pour dire que les gens ne devraient pas agir", répond le député face aux critiques sur les méthodes de mobilisation des taxis.