Au restaurant Suelo à Paris, talons hauts, faux Picasso et cuisine sexy
Un nouveau Rousseau pourrait oser un «discours sur l’inégalité des tables» car on affirmera à (presque) juste titre que les restaurants (et particulièrement les parisiens) ont toujours procédé par entre-soi et dans la sélection la plus artificielle. Une matière anthropologique où chacun cherche et trouve son resto selon son quartier, son statut, l’état de ses artères et celui de son compte bancaire. Le souci, c’est que cela ne va pas en s’arrangeant. Lévi-Strauss se régalerait d’y verser. McDo devient un quasi-repaire bourgeois et, du sur étoilé au dernier des bouis-bouis, on pourra bientôt coller au paysage gastronomique le très contemporain débat sur le communautarisme. L’endogénisme bobo de l’est parisien, l’appétit en pull Cyrillus du 15e, la street food «hipstérique» d’entre Halles et Marais… On pourrait faire monter la sauce mais voilà que, près des Champs-Élysées, s’installe ce Suelo que la critique à ornières ne tardera pas à taxer de parfait aimant fashion. Pas faux mais, à bien…