Quelles sont les professions qui pourraient travailler le 1er mai, si une proposition sénatoriale est adoptée ?

Quelles sont les professions qui pourraient travailler le 1er mai, si une proposition sénatoriale est adoptée ?

Pour la sénatrice centriste Annick Billon, il n’est «pas question d’ouvrir largement le 1er mai, qui reste un jour férié, mais d’éviter des situations ubuesques». chris32m - stock.adobe.com

Deux sénateurs centristes ont déposé une proposition de loi pour permettre à plusieurs professions d’ouvrir le 1er mai, sans restrictions et sur la base du volontariat.

Passer la publicité Passer la publicité

Le 1er mai pourrait-il être travaillé sans restriction par certains commerçants ? C’est en tout cas ce que souhaitent deux sénateurs centristes, Annick Billon et Hervé Marseille, qui ont déposé une proposition de loi pour permettre à plusieurs professions d’ouvrir le 1er mai. Cette initiative vise notamment à répondre à la polémique de ces derniers jours, liée à cinq boulangers qui avaient subi l’an dernier des contrôles inopinés de l’inspection du Travail lors du 1er mai, relaxés vendredi dernier par la justice.

Les deux sénateurs centristes proposent ainsi d’adapter «le droit aux réalités du terrain» en modifiant le Code du Travail. Concrètement, si le texte est adopté, les salariés des établissements et services «dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public» seraient autorisés à ouvrir. «L’idée est de sécuriser l’ouverture des artisans boulangers et des artisans fleuristes», souligne Annick Billon. Pour la sénatrice centriste, il n’est «pas question d’ouvrir largement le 1er mai, qui reste un jour férié, mais d’éviter des situations ubuesques, comme les boulangers qui doivent livrer des hôpitaux ou des restaurants», en activité le 1er mai. La sénatrice de Vendée fustige également les vendeurs ambulants de muguet «qui ne sont soumis à aucune taxe, contrairement aux fleuristes».

«Possible d’ouvrir la voie à d’autres professionnels»

Pour l’heure, si les boulangers et les fleuristes sont les seuls concernés par cette proposition de loi, Annick Billon n’exclut pas d’inclure d’autres professions : «Nous avons souhaité déposer rapidement cette proposition de loi, qui est probablement imparfaite dans l’écriture à ce jour. Il serait possible d’ouvrir la voie à d’autres professionnels, de faire prospérer le texte et de le faire perdurer.» Une liste de commerçants autorisés à ouvrir le 1er mai sera certainement fixée par décret, et pourrait être la même que ceux déjà autorisés à ouvrir le dimanche.

Les commerces de détail alimentaire (pâtisserie, fromagerie, boucherie, charcuterie, poissonnerie), les débits de tabac, les kiosques à journaux, les pharmacies, les magasins de bricolage (au détail), les magasins d’ameublement (au détail), la distribution de carburants et lubrifiants pour automobiles, les casinos et établissements de jeux, les entreprises de pompes funèbres et les centres culturels, sportifs et récréatifs figurent par exemple sur cette liste. Les commerces situés dans certaines zones touristiques ou certaines gares en France bénéficient également d’une dérogation. Les hôtels, restaurants et cafés sont également autorisés à ouvrir le dimanche, sans restriction d’horaires.

«Respect absolu du volontariat»

Reste à voir si ces différentes professions seront, elles aussi, intégrées dans la proposition de loi. Annick Billon espère désormais «réussir à trouver un créneau d’ici la fin de la période parlementaire», fin juin, pour présenter la proposition de loi. La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a assuré en fin de semaine dernière que «le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable [...] dans le respect absolu du volontariat» des salariés. À l’Assemblée nationale, les députés LR Alain Marleix et Alexandre Portier ont annoncé, eux aussi, déposer un texte pour «permettre l’ouverture encadrée des commerces de proximité le 1er mai».

Les professions concernées accueillent positivement cette mobilisation des sénateurs, députés et du gouvernement. La Fédération française des artisans fleuristes (FFAF) se félicite du soutien de la ministre, qu’ils qualifient «de reconnaissance historique pour la profession». L’organisation professionnelle «se félicite de cet engagement décisif, qui répond à une revendication portée de longue date». Pour Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie, le texte des sénateurs centristes devrait «permettre de clarifier» la situation. D’autant que «beaucoup de salariés» seraient d’accord pour travailler le 1er mai, jour payé double.