«Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour mon pays», se défend l’ancien président philippin Rodrigo Duterte devant la CPI

Rodrigo Duterte sur un écran de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas, le vendredi 14 mars 2025. Peter DEJONG / REUTERS

Il s’agit des premiers commentaires de Rodrigo Duterte depuis qu’il est apparu, visiblement fatigué et hébété, lors de sa première comparution devant la CPI, à laquelle il a assisté par vidéoconférence et durant laquelle il s’est à peine exprimé.

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L'ancien président philippin Rodrigo Duterte, accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité durant sa «guerre contre la drogue», a transmis ce vendredi à travers sa fille le message «Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour mon pays».

Sara Duterte, également vice-présidente des Philippines, a relayé ce message à la presse devant le centre de détention de La Haye (Pays-Bas), après une longue conversation avec son père qui y est emprisonné. «Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour mon pays. (Je ne sais pas) si cette déclaration est acceptable ou non, mais je veux qu'elle soit connue du monde entier», a déclaré Mme Duterte, relayant les propos de son père.

Elle n'a pas voulu préciser si cela équivalait à un aveu de responsabilité pour les crimes dont l'ex-président (2016-2022) est accusé devant la CPI. Il s'agit des premiers commentaires de M. Duterte depuis qu'il est apparu, visiblement fatigué et hébété, lors de sa première comparution devant la CPI, à laquelle il a assisté par vidéoconférence et durant laquelle il s'est à peine exprimé. Dans une vidéo publiée à son arrivée aux Pays-Bas le mois dernier pour répondre aux accusations, M. Duterte avait déclaré : «Je serai responsable de tout cela».

«Je veux mourir dans mon pays»

Rodrigo Duterte est poursuivi par la CPI pour sa «guerre contre la drogue» au cours de laquelle plusieurs milliers de personnes ont été tuées aux Philippines, selon les organisations de défense des droits humains. Dans sa demande d'arrestation, le procureur a déclaré que les crimes présumés de M. Duterte s'inscrivaient dans le cadre d'une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile. «Des dizaines de milliers de meurtres ont potentiellement été perpétrés», a déclaré le procureur au sujet de la campagne qui visait principalement des hommes pauvres, souvent sans preuve qu'ils étaient liés à la drogue.

Dans une interview accordée à l'AFP plus tôt ce vendredi, un avocat des victimes, Gilbert Andres, a déclaré que les proches des victimes cherchaient «la vérité et la justice» dans le cadre d'un éventuel procès. La prochaine audience est prévue le 23 septembre, date à laquelle les charges retenues contre l'ancien président seront exposées. Sara Duterte a déclaré que son père était impatient d'entamer la procédure et souhaitait retourner aux Philippines. «Je suis un vieil homme. Je peux mourir n'importe quand. Mais je veux mourir dans mon pays», a-t-il déclaré, selon sa fille.