Futur stade du PSG : Massy, Saint-Quentin-en-Yvelines, Ris-Orangis... Quelles pistes concrètes pour installer un nouveau Parc des Princes ?
Le Paris Saint-Germain se rapproche d'un départ du Parc des Princes et même de Paris. Avant de voir une nouvelle enceinte émerger, il reste un long chemin à parcourir. Mais le club de la capitale, en désaccord avec la mairie de Paris au sujet du Parc des Princes, étudie actuellement plusieurs sites potentiels. A la manière d'un multiplex de Ligue 1, les rumeurs se sont multipliées ces dernières semaines. D'après nos informations, les candidatures de Massy, Ris-Orangis et Saint-Quentin-en-Yvelines, qui ont le mérite d'être officielles, ont un temps d'avance sur d'autres options sorties dans la presse.
En ce qui concerne l'hippodrome de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), "il n'y a aucun contact à ce jour", a réfuté Guillaume de Saint-Seine, président de France Galop, propriétaire de l'enceinte. Rien de concret pour le moment du côté de Poissy (Yvelines), où le PSG a construit son centre d'entraînement flambant neuf. "Madame le maire Sandrine Berno Dos Santos ne s'est pas exprimée sur le sujet et elle ne souhaite pas commenter des rumeurs", a fait savoir son cabinet à franceinfo: sport. En demandant à être entendu par Nasser al-Khelaïfi par voie de presse, dans Le Parisien, Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) manifeste la distance le séparant des dirigeants parisiens.
Avantages, inconvénients et localisation des surfaces étudiées... Franceinfo: sport fait le point sur les trois projets officiels les plus concrets à l'heure actuelle.
La candidature de longue date : Saint-Quentin-en-Yvelines
"Cela fait presque deux ans qu'on a des échanges avec eux. On a pu voir tout leur cahier des charges. C'est un très beau projet". Quand d'autres villes souhaitent travailler dans la discrétion Jean-Michel Fourgous (LR), le président de l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (78), ne cache pas son désir d'accueillir le futur stade du PSG. La candidature a même pris des airs de campagne ces dernières semaines, au point d'acheter une page de publicité dans l'édition du 16 décembre de L'Equipe pour poser la question : "Quel meilleur endroit que Saint-Quentin-en-Yvelines pour accueillir le futur stade du PSG ?".

D'après nos informations, les représentants du projet ont été invités au Parc des Princes pour le choc contre l'OL, le 15 décembre. Ces derniers ont participé à une réunion de travail trois jours plus tard avec ceux du PSG. Le terrain proposé au club de la capitale est une parcelle de 50 hectares au Nord de l'île des Loisirs, un vaste espace situé au milieu de plusieurs villes des Yvelines, dont Saint-Quentin-en-Yvelines, Trappes ou encore Montigny-le-Bretonneux (qui portait le nom de la candidature il y a encore quelques semaines). S'il se situe à plus de 20 kilomètres en voiture de la porte Ouest de Paris, Jean-Michel Fourgous défend l'accessibilité du site.

"Vous n'avez aucun feu rouge depuis le Parc des Princes. Vous mettez entre 20 et 30 minutes en voiture. Il n'y a que de l'autoroute", insiste ce dernier, tablant sur un boom prochain des voitures et navettes autonomes (sans conducteur). Saint-Quentin-en-Yvelines est une des premières agglomérations ciblées pour les tester. "On a la ligne N depuis La Défense, le RER C depuis Montparnasse et la ligne 18 du métro qui va ouvrir", énumère-t-il. Autre argument de cette candidature, son expérience olympique. La colline d'Elancourt (ville dont Jean-Michel Fourgous est le maire), le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines et le golf national ont accueilli plusieurs épreuves des Jeux de Paris 2024.
Mais au sein de l'agglomération, le projet ne fait pas consensus. Dans un communiqué, quatre maires, dont celui de Trappes, Ali Rabeh (Génération.s), s'y sont déclarés opposés il y a un an, affirmant qu'il "porterait une atteinte considérable aux équilibres écologiques et économiques fragiles de notre territoire."
L'option rapide : l'hippodrome de Ris-Orangis
Un mois après la révélation par Le Parisien de la visite d'une délégation du PSG (le 17 décembre), emmenée par le directeur général Victoriano Melero, le maire de Ris-Orangis a officialisé sa candidature pour accueillir le futur stade du club parisien dans ses vœux à la population, samedi 18 janvier. "Tout ceci n’est pas une fable. Notre candidature est sérieuse. Les pourparlers sont en cours", a expliqué Stéphane Raffalli (PS) aux Rissois.
Le terrain concerné est un foncier de 97 hectares sur deux friches sportive et industrielle laissées à l'abandon depuis 2003. C'est à cet endroit que la Fédération française de rugby avait pour projet de construire un stade de 82 000 places qui accueillerait les grands matchs du XV de France et de Top 14, avant de renoncer en 2016. Cette première expérience présente une opportunité de gain de temps. "J'ai vu des projections lunaires pour d'autres dossiers, d'au moins 10 ans. Ici, avec un rétroplanning très sérieux, l'objectif est 2030", souffle un proche du dossier.

L'hippodrome se situe en seconde couronne (dans l'Essonne), au Sud, à 25 kilomètres de la porte d'Orléans. Des options qui ont filtré dans la presse, il est le plus éloigné de Paris, mais Ris-Orangis veut croire que le fait d'être à la fois proche des principales infrastructures routières (A6, Francilienne) et ferroviaires (RER D, Tram 12) et suffisamment éloigné des premières habitations soit un argument valide. On souffle aussi que le vaste espace étudié par le PSG peut accueillir un parking supplémentaire de 4 à 5 000 places.
L'idée la plus récente : Massy
Le Parisien a révélé cette piste le 10 janvier. "Je vous le confirme. Le PSG s’intéresse à Massy", annonçait Nicolas Samsoen (UDI), le maire de la ville située dans l'Essonne, dès le lendemain, dans ses vœux à la population. Les terrains mis à l'étude se situent dans la zone des Tuileries et dans la ZAC de la Bonde.
"Il faut mesurer les opportunités et les risques d’un tel projet, avertit le maire. Cela générerait des flux de personnes importants, sur les routes, dans les transports. Mais c’est aussi une richesse, une chance pour l’emploi. Il y a deux erreurs à ne pas commettre : la peur qui dicte le 'pas de ça chez moi', et l’enthousiasme aveugle qui nous ferait accepter n’importe quoi", a développé le maire face aux Massicois.

Dans un premier duel, dans l'appel d'offres de la FFR, Massy s'était incliné face à Ris-Orangis en 2011. "Le foncier est pour partie agricole. Il existe des incertitudes liées au passage des avions et à la proximité d'Orly. Une des deux friches, celle de Carrefour, est au milieu d'un tissu urbain avec un voisinage immédiat", analyse un observateur extérieur, pas forcément convaincu par les arguments de ce projet.