Donald Trump a quitté Émirats arabes unis vendredi 16 mai 2025, point d’orgue d’une fastueuse tournée du Golfe, où il a glané de nouvelles promesses d'investissements colossaux. Le premier déplacement international majeur du président américain a également été ponctué de déclarations chocs sur les crises qui secouent la région.
Donald Trump a affirmé vendredi avoir passé quatre journées «fantastiques» en Arabie saoudite, au Qatar et enfin aux Émirats arabes unis. Dans chaque pays, Air Force One a été escorté par des avions de combat avant d'atterrir. Les monarchies pétrolières et gazières ont déployé leur opulence pour le milliardaire républicain, conquis par le marbre des palais et par la promesse d'investissements faramineux en Amérique.
«Faire de la vente»
Le président américain, qui applique à la diplomatie ses méthodes d'ancien promoteur immobilier, a assumé sans complexe de «faire de la vente». Après avoir récolté 600 milliards de dollars en Arabie saoudite et un contrat de 200 milliards de dollars pour Boeing au Qatar, il s'est vu promettre jeudi à Abou Dhabi 1400 milliards de dollars d'investissements sur dix ans. Mais Donald Trump, qui se targue d'être aussi habile pour conclure des «deals» diplomatiques que des contrats économiques, a montré une volonté d'intervenir avec énergie dans les crises de la région.
Il a brièvement abordé vendredi la situation dans la bande de Gaza, assiégée et ravagée par 19 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. «Nous nous intéressons à Gaza. Et nous allons faire en sorte que cela soit réglé. Beaucoup de gens sont affamés», a-t-il affirmé. Jeudi au Qatar, il avait dit vouloir le contrôle de ce territoire palestinien et en faire «une zone de liberté», ce à quoi le Hamas a rétorqué que Gaza n'était «pas à vendre».
Sur le dossier iranien, Donald Trump a quitté Abou Dhabi sur une menace à peine voilée pour Téhéran. «Ils ont une proposition, mais surtout, ils savent qu'ils doivent bouger rapidement ou que quelque chose de mauvais arrivera», a déclaré le président américain avant son départ. Jeudi, il avait affirmé depuis Doha que Washington et Téhéran se rapprochaient d'un accord, faisant reculer les cours du pétrole.
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«Vous serez toujours à mes côtés»
En Arabie saoudite, il avait créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines visant la Syrie. Il a ensuite rencontré le président syrien Ahmed al-Charaa, ancien jihadiste qui a renversé Bachar el-Assad, et qui a fait forte impression sur lui. Donald Trump l'a trouvé «séduisant» et jugé qu'il fallait donner une «chance de grandeur» à la Syrie - référence à son célèbre slogan «Rendre sa grandeur à l'Amérique», «Make America Great again».
Selon la Maison Blanche, les Émirats et les États-Unis ont signé un accord sur l'Intelligence artificielle (IA), un domaine dans lequel le pays du Golfe cherche à s'imposer en s'assurant un accès aux technologies américaines de pointe. «Vous êtes un pays extraordinaire. Vous êtes un pays riche. Vous pouvez choisir, mais je sais que vous serez toujours à mes côtés», a déclaré le chef d’État américain ce jeudi au président émirati, cheikh Mohamed ben Zayed, en lui promettant: «Et nous allons vous traiter comme vous devez l’être, de façon magnifique».
Le président américain a qualifié sa tournée dans le Golfe d'«historique» en affirmant qu'elle pourrait «rapporter, au total, 3.500 à 4.000 milliards de dollars». Sous sa houlette, les États-Unis se garderont de dire à d'autres pays «comment vivre ou gouverner», a-t-il promis dans un discours très remarqué à Ryad, une politique de rupture affichée avec le gouvernement Biden.