Pour les droits des femmes afghanes
Le ministre afghan chargé de la propagation de la vertu et de la prévention du vice vient d’interdire aux femmes de se parler ! Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont foulé aux pieds les droits des femmes et des jeunes filles. Les femmes, peu à peu considérées comme des personnes de « seconde zone », se sont vu interdire un retour sur leur lieu de travail, ou tout déplacement sans accompagnement d’un tuteur de sexe masculin. Les filles ayant plus de 12 ans ne peuvent rejoindre un lieu d’éducation.
Tous les progrès concernant les droits des femmes âprement obtenus avant 2021 ont disparu. Toutes ces décisions majeures et qui réduisent les femmes à devenir invisibles sont une négation sans pareille des droits humains, créant une hiérarchie infamante pour les femmes. Malgré des combats pour une juste lutte de leurs droits les plus élémentaires, un sentiment d’abandon semble pointer. Les médias, les mouvements féministes ou plus largement les sociétés occidentales semblent absentes de ces combats.
Au pays des Lumières où tant de femmes ont été les fers de lance de puissants combats sur l’éducation, la santé, les droits des femmes à une égalité réelle et non pas de papier, au pays de Simone Veil, de Marie Curie, de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, de Gisèle Halimi, le vent de l’inacceptable doit se lever. Dans les établissements scolaires, lieux d’émancipation, de construction d’une citoyenneté apaisée et éclairée, d’apprentissage des valeurs de la République, ces questions doivent être évoquées, débattues. Informer, débattre, transmettre des valeurs universelles est un devoir. Il y va de notre honneur collectif.
Personne ne peut et ne doit détourner le regard de ces femmes qui luttent pour être considérées pour ce qu’elles sont, ce qu’elles devraient être : des citoyennes pleines et entières dans leur propre pays. Bannies actuellement chez elles, elles sont le miroir du visage d’un système patriarcal fondamentaliste qui vise à abaisser, à humilier. À quelques heures de vol de la France, l’innommable est en vigueur.
Alors, même à notre échelle, sans imaginer que ces questions majeures trouveront comme par magie une solution, parler, dénoncer, condamner sans détourner une seule seconde le regard est le début d’une solution pour que l’histoire, le cours de l’histoire change. S’indigner, aurait dit Stéphane Hessel, est un premier pas mais ne suffit pas. Mais il est le début d’un possible retournement de l’histoire.
Soyons collectivement à la hauteur et au rendez-vous d’une humanité à retrouver ! Pour l’honneur de ce que nous croyons et de ces jeunes filles, ces femmes qui doivent compter sur le soutien sans faille du pays des Lumières.
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